Le gouvernement d’Emmanuel Macron se trouve brusquement mis à l’épreuve sur le terrain social et dans le domaine resté critique de la sécurité : d’abord, il y a le cactus de l’évacuation de la « Zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes, occupée par des extrémistes prêts pour beaucoup à l’affrontement violent malgré le retrait du projet d’aéroport ; ceci étant lié à la prolifération à travers le territoire de véritables camps retranchés de « zadistes » hors-la-loi, opposés à divers projets de développement ; ensuite, il y a la fronde à peine apaisée des gardiens de prison, eux-mêmes confrontés à des séries d’agressions de la part de détenus, eux-mêmes souvent radicalisés dans le contexte d’une déstabilisation chronique des banlieues, elles-mêmes sous le choc d’une immigration longtemps incontrôlée, et voici un vaste problème-gigogne à tiroirs imbriqués ; le casse-tête de l’afflux des migrants s’ajoutant à ce contexte explosif… ; et puis la grogne et la grève inédite des personnels des maisons de retraite pour personnes dépendantes ; et enfin les premiers foyers d’une vaste contestation par les automobilistes et les motards du prochain abaissement arbitraire de la limitation de vitesse à 80 km/h…
Quoique fort différents les uns des autres, tous ces dossiers constituent pour l’équipe gouvernementale une série de défis : inégalement redoutables, ils forment cependant un ensemble d’obstacles qu’il ne sera pas si aisé de franchir, en cette fin d’un état de grâce très relatif.
