Touchante unanimité de notre presse française! La même semaine, deux hebdomadaires, Le Nouvel Observateur et Marianne affichent le même titre sur leur page de couverture : La France des Machos. Le message est sans équivoque. A travers les scandales récents en matière de mœurs, on s’est aperçu que notre pays était toujours dominé par les hommes, qui exercent leur pouvoir sur leurs compagnes, dans tous les domaines de la vie sociale, avec une insistance particulière en politique. Tout est parti de réactions spontanées à l’affaire DSK. J’en ai déjà parlé ici la semaine dernière, mais le phénomène a pris une telle ampleur que je me vois obligé d’y revenir, ne serait-ce que pour en appeler à une certaine modération.
Je veux bien admettre tout ce qu’on voudra: la sous- représentation féminine parmi les élus de la nation, la situation difficile de beaucoup de femmes en proie à un véritable harcèlement, les salaires scandaleusement inférieurs des femmes par rapport aux hommes, les tâches ménagères retombant systématiquement sur les épouses et mères de famille. Tout cela est vrai, incontestable, et il y a lieu de prendre très vite des décisions pour contrecarrer des inégalités inacceptables. Cependant, il faut faire très attention. Promouvoir la lutte des sexes peut se révéler à un certain point désastreux. Lorsque la grille d’analyse des relations sociales met systématiquement en valeur ce qu’on appelle les effets de domination, on s’expose à développer à travers l’ensemble du corps social une véritable névrose qui aggrave les maux plutôt que de les faire disparaître.
J’ajoute qu’en tant que membre d’une communauté chrétienne, et plus précisément catholique, j’ai pu constater une évolution des mentalités pour une véritable promotion de la femme, sensible dans l’éducation des jeunes filles. Sans agressivité ostentatoire, un féminisme chrétien s’est affirmé dans un milieu social non négligeable en faisant l’économie d’une dérive perverse. Ce féminisme s’est aussi caractérisé par une vision positive de la féminité et non par une volonté de détruire ce que certains appellent avec dérision l’éternel féminin. C’est bien un des paradoxes actuels qu’on aboutisse au déni de la personnalité féminine, alors qu’on prétend combattre pour la promotion de la femme.
Chronique lue le 6 juin sur Radio Notre-Dame
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI