Lourdes 4 novembre 2009 : à propos de l'intervention de Mgr Dagens - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Lourdes 4 novembre 2009 : à propos de l’intervention de Mgr Dagens

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Écouter l’éditorial : Une sorte de gravité particulière plane sur cette assemblée des évêques à Lourdes, une gravité qui correspond à une prise de conscience généralisée. Dans l’état actuel, nous pouvons de moins en moins assumer notre tâche d’encadrement paroissial du territoire. Non seulement, le nombre des prêtres continue à diminuer, mais c’est aussi le vivier des laïcs engagés qui se restreint. Que faire dans ces conditions? Il semble que dans une première étape, nos évêques aient décidé de procéder à une sorte d’examen collectif que l’on doit entendre comme un retour aux questions fondamentales. Qu’est-ce que l’Eglise? Quelle est la mission de l’Eglise? Comment y répondre dans les conditions d’aujourd’hui? Les réponses viendront dans le cours des discussions à huis clos. Les journalistes en ont quelques idées. Ils les perçoivent, lors de leurs rencontres souvent approfondies avec les évêques, aussi à Lourdes. Mais la journée d’hier, inaugurée par la parole très claire de l’archevêque de Paris, sur la conjoncture actuelle marquée par la crise et aussi la vie d’une Eglise catholique qui mérite de plus en plus ce nom de catholique parce qu’elle est mondiale désormais. Mais l’attention s’est concentrée sur l’intervention de Mgr Claude Dagens dans l’après-midi. Claude Dagens est évêque d’Angoulême et il joue depuis de longues années un rôle d’éclaireur. Il est convenu de le nommer comme un intellectuel, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, spécialiste des Pères de l’Eglise, universitaire, aujourd’hui membre de l’Académie française; il ne cesse de réfléchir à la mission de l’Eglise dans le monde actuel. Je l’ai écouté hier avec beaucoup d’attention, j’ai relu son texte et j’ai été frappé par son insistance à mettre au centre de tout le caractère sacramentel de l’Eglise. Sa définition est théologique, elle reprend la formule conciliaire de Lumen Gentium, du corps du Christ comme sacrement, c’est-à-dire le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. Un de ses confrères évêques, commentant en privé cette intervention, confiait : c’est la fin des débats idéologiques, ou encore des querelles d’écoles. L’Eglise se recentre sur son mystère qui est celui-même de Dieu, du Dieu qui se communique aux hommes. Oui. Mais comment communiquer pour l’Eglise alors que l’institution s’affaiblit ? Mgr Dagens met en évidence le paradoxe chrétien qui veut que de la faiblesse naisse une énergie inattendue. Il n’est pas vrai que la société contemporaine rejette toute interrogation religieuse. Elle souffre plus d’ignorance du message que d’indifférence. En de multiples occasions il est sensible que le message évangélique est perçu et que nos contemporains sont en demande d’un message qui puisse les éclairer. Encore faut-il que la pastorale s’applique à faire reconnaître ce caractère inépuisablement nouveau du mystère chrétien. Voilà qui suscite chez les évêques un large accord : reste à mettre en œuvre cette annonce authentique. De siècle en siècle l’Eglise s’est constamment montrée capable d’imaginer et de créer les instituions aptes à répondre aux défis du moment. Les Saints furent toujours aux avant-gardes de cette dynamique. Je pense à François et Dominique, ensuite à Ignace de Loyola, à Vincent de Paul. Et il faudrait sans doute d’autres aventuriers capable de jouer ce rôle aujourd’hui. Est-ce possible? J’en suis convaincu. G.L.
Intervention de Mgr Dagens le 5 novembre sur Radio Notre-Dame dans l’émission Grand Témoin. Écouter l’éditorial :

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