Louis XVII, notre petit prince - France Catholique
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Louis XVII, notre petit prince

Il fut si maltraité par la Convention qu’il mourut à 10 ans dans la prison du Temple. L’enfant-roi montre, par son innocence et sa souffrance, la méchanceté de ce monde.
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Portrait du dauphin Louis Charles de France, 1792, Alexander Kucharsky, Versailles.

Portrait du dauphin Louis Charles de France, 1792, Alexander Kucharsky, Versailles.

Il était né à Versailles le 27 mars 1785, second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Il ressemblait beaucoup à sa mère, blond, les yeux très bleus, le teint très clair. Il devint le dauphin de France à la mort de son frère aîné, et roi de France sous le nom de Louis XVII, le 21 janvier 1793, à la mort de son père.

Arraché à sa mère

Quand sa mère apprit que son mari avait été guillotiné, elle se trouvait à la prison du Temple, avec la sœur de Louis XVI, Madame Élisabeth, et avec ses enfants. Elle s’agenouilla devant son fils qui était devenu le roi. Sur ordre de la Convention, Louis XVII fut arraché à sa mère et à sa tante et placé sous la garde du ménage Simon, chargé de faire de lui un bon républicain. Pour accomplir sa tâche, le ménage Simon travailla à avilir le petit roi, à force d’alcool, de prostitués et de chansons « républicaines » où ils traitaient de mots orduriers sa mère et sa tante. On lui arracha même un témoignage écrit contre sa mère, où il affirmait qu’elle avait eu des relations homosexuelles avec la princesse de Lamballe et des relations incestueuses avec lui. La production de ce « témoignage » lors du procès de la reine suscita chez elle un cri resté célèbre : « J’en appelle à toutes les mères qui sont ici. » La réaction de l’assistance fut telle que Fouquier-Tinville retira ce chef d’accusation.

La Convention infligea à Louis XVII un tel traitement qu’il mourut au Temple le 8 juin 1795. On cite cette réplique célèbre de Louis XVII à ses gardiens, lorsqu’ils lui demandaient ce qu’il ferait d’eux si, un jour, il redevenait roi. Il répondit : « Je vous pardonnerai. » Beaucoup de légendes sont nées de cette destinée tragique, la plus vivace d’entre elles étant la prétendue survivance de Louis XVII qui, ensuite, aurait eu une descendance, laquelle incarnerait la véritable dynastie légitime.

Notre conscience blessée

Georges Bordenove, dans son excellent Louis XVII (éditions Pygmalion) a démontré l’inanité de ces légendes. Plus récemment, Philippe Delorme, qui a authentifié le cœur de Louis XVII et organisé son retour à la basilique Saint-Denis, a mis un point final à ces énigmes.

Ces légendes ont rempli plus de livres que l’histoire même de Louis XVII et ainsi contribué à effacer dans la mémoire des Français l’image de ce petit roi qui reste un symbole de ce que la Révolution a voulu faire de la dynastie capétienne. Il est pour toujours notre conscience blessée qui, à l’orée des temps modernes, montre par son innocence et sa souffrance, la méchanceté de ce monde. En cela, il préfigurait vraiment le Petit Prince de Saint-Exupéry, mais il n’est pas un rêve dans le désert. Il est un petit prince qui a vraiment existé, et vraiment souffert, simplement parce qu’il était né.

Crime contre l’humanité

André Frossard a écrit que le crime contre l’humanité consistait à tuer quelqu’un parce qu’il était né. La seule raison des mauvais traitements que Louis XVII a subis et de sa mort est qu’il était né « Louis Charles Capet, fils de Louis Auguste Capet, dit Louis XVI ». Pour cela, il devait mourir. Les Français auraient le plus grand intérêt à retrouver et à vénérer la figure de ce petit prince. Ils se souviendraient qu’on ne peut pas regarder sans émotion le morceau du jardin des Tuileries où il a grandi, où, après lui, a joué Napoléon II, le roi de Rome, l’Aiglon mort à 20 ans, puis le prince impérial, fils de Napoléon III, mort lui aussi à 20 ans, au fond de l’Afrique, dans un affrontement avec les Zoulous, qui diront de lui : « Il se battait avec un tel courage qu’on aurait dit un lion. »

Notre histoire et nos monuments gardent ainsi l’image de jeunes princes qui nous ont tant manqué et qu’il est bon de retrouver.