L’offensive fait rage sur les réseaux sociaux, alimentés par certains sites très vindicatifs, tels Rue89 ou Golias. Un seul exemple signé Raphaël Glucksmann sur le net : « Le cardinal Barbarin ou l’éternel retour de Tartuffe ; s’opposer à la loi Taubira et à l’adoption par les couples homosexuels par “souci de l’enfance”, tout en protégeant un prêtre pédophile. Gloire absolue de Molière. Applicable à tous les bigots dont ils se réclament, ainsi qu’à tous les autres promoteurs de pureté identitaire. Tartuffe, pièce malheureusement on ne peut plus contemporaine. » Lorsqu’on connaît le cardinal Barbarin, son parcours, notamment auprès des lycéens qui lui en gardent une éternelle reconnaissance, cette attaque contre sa personne n’est pas seulement scandaleusement injuste, elle est complètement diffamatoire. Peu importe la nature du dossier à Raphaël Glucksmann, qui visiblement s’est fié, sans examen superflu, à la seule accusation proférée vingt-cinq ans après les faits reprochés (hélas ! à juste titre, puisqu’ils ont été reconnus par le coupable). Pas un seul moment, le procureur ne s’est intéressé aux précédents de l’archevêque de Lyon, qui a appliqué son principe de tolérance zéro, dès qu’il a été averti d’atteintes sexuelles à des mineurs par des membres de son clergé, s’étant déroulées sous son épiscopat. Il aurait pu aussi examiner une pièce tout à fait significative produite par un hebdomadaire local qui avait tenté de piéger Philippe Barbarin sur le sujet et rapporta fidèlement sa ligne de conduite rigoureuse.
Mais le fils d’André Glucksmann (auquel me relient quelques souvenirs précieux au temps de La cuisinière et le mangeur d’homme) ne cherche qu’à régler des comptes. Il n’a pas digéré la lutte du cardinal contre la loi Taubira, et l’occasion est trop bonne pour le traiter de Tartuffe, tout en avalisant la thèse absurde d’une protection d’un pédophile. Philippe Barbarin n’aurait pas toléré un seul instant qu’il soit porté atteinte à des enfants par un de ses prêtres et s’il avait été averti d’une quelconque récidive, il aurait procédé comme il l’avait fait pour deux autres coupables. Mais calomniez, il en restera toujours quelque chose ! Raphaël Glucksmann devrait savoir que déjà les régimes totalitaires avaient utilisé ce genre de procédés pour discréditer l’Église catholique. Un tel exemple devrait peut-être le retenir de sacrifier à ce type de méthodes douteuses. S’il trouve le rapprochement insupportable, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même, qui n’a pas hésité sur les moyens pour discréditer l’adversaire.