Loi de Dieu et loi de la République - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Loi de Dieu et loi de la République

Gérald Darmanin n'a rien arrangé en opposant loi de Dieu et loi de la République. Au contraire il a contribué à échauffer les esprits alors qu'ils faudrait les apaiser en montrant qu'il devrait y avoir accord entre les citoyens sur les exigences du bien commun.
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Antigone donnant la sépulture à Polynice.

Antigone donnant la sépulture à Polynice.

© VladoubidoOo / CC by-sa

Gérald Darmanin, notre ministre de l’Intérieur, est en charge de dossiers pour le moins brûlants, quant à la sécurité publique et à la lutte contre le séparatisme islamiste. Raison de plus pour surveiller son langage et ne pas employer des expressions qui risquent d’enflammer les esprits, sans aider à la solution des problèmes. Déclarer par exemple que les croyants devraient considérer la loi de la République comme supérieure à la loi de Dieu constitue une provocation, non seulement à l’égard des musulmans mais aussi à l’égard de ceux qu’on appelle les croyants. J’aurais presque envie de dire que c’est une sottise absolue, parce que M. Darmanin confond les ordres. Et loin de prévenir les conflits, il les aggrave, car il sous-entend qu’il y a incompatibilité entre ce qui relève de la foi et ce qui relève du bien commun.

Bien sûr, il peut y avoir confusion dans l’esprit de certains entre l’ordre religieux et un certain ordre social et politique incompatible avec notre conception du droit. Mais c’est alors qu’il conviendrait de faire comprendre qu’adhérer à notre État de droit, ce n’est nullement renier sa foi. C’est même, à beaucoup d’égards, se conformer à des exigences de justice et de fraternité qui découlent de l’ordre spirituel.

Donner à penser, par ailleurs, que le religieux relève d’une sorte d’irrationnel dangereux, c’est pousser à la révolte ceux qui sont attachés à une respiration intérieure, sans laquelle ils ne pourraient pas vivre. C’est aussi donner à penser que la République est fondamentalement hostile à ce qu’elle ne saurait maîtriser. Laisser le soupçon que la République c’est Créon contre Antigone.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 février 2021.