La lecture spirituelle est parfois la seule oraison dont nous serons capables, parce que la fatigue nerveuse, le bruit ou tout simplement la sécheresse intérieure nous privent de tout recueillement, ou presque.
« Pour ceux qui ne peuvent réfléchir, il est important et approprié de s’appliquer à lire… ; cela les aidera beaucoup à se recueillir, et cela leur sera même nécessaire. Et même si ce qu’ils lisent est peu de chose, cela leur tiendra lieu de l’oraison [purement] mentale dont ils ne sont pas capables. Durant dix-huit ans, si ce n’est quand je venais de communier, je n’osais aborder l’oraison sans un livre… La sécheresse survenait toujours quand je n’avais pas de livre, et alors mon âme partait n’importe où, et mes pensées avec ; mais avec le livre, je commençais à les recueillir et donnais du courage à mon âme. Bien souvent, il me suffisait pour cela d’ouvrir le livre, même si d’autres fois je lisais un peu, ou beaucoup, selon la grâce que Dieu me faisait », affirme Thérèse d’Avila (1515-1582) dans son Autobiographie (4).
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