Gaultier Bès, des veilleurs, a publié un livret étonnant : « Nos limites ». Certes celui-ci est bourré de citations, autant qu’un universitaire peut en mettre. Mais ce livre propose du sens, ce que nos universitaires, pour beaucoup, ne savent pas donner.
Nos limites crève les ballons illusoires d’une société sans limites. Une société où l’adoration du moi efface tout regard sur le réel. Ou plutôt se donne pour but d’anéantir tout ce qui n’est pas moi et mon désir. Désir inventé, individuel, qui ne supporte ni expérience ni sagesse acquises, ni la solidarité de vie. Le monde est ce que je veux qu’il soit et non pas ce qu’il est. D’après Gaultier, et ses co-signataires, Axel et Marianne, cette prétention ne produit pas la liberté, elle vise à dissoudre sans rien créer.
Pour créer, il vaut mieux connaître l’être de l’homme et prendre en compte l’histoire des sociétés comme une source de sagesse. On ne construit pas à partir d’une illusion.
Ceux qui ont admiré l’audace des veilleurs, leur nouveauté et le succès de leur action aimeront connaître ce qu’ils pensent, ce qu’ils écrivent.
« Il m’adore et moi je le rends libre » dit le psaume 91. Le vrai Dieu c’est celui là : celui qui me rend libre. S’adorer soi-même comme le montre Gaultier Bès est une impasse. En proposant de reconnaître nos limites les veilleurs ont ouvert une voie à l’Espérance.
Gaultire Bès, avec Marianne Durano er Axel Norgaard Rokvam
Editions Le Centurion, 3 E 95.
