J’ai la liberté, déclarée et défendue par la loi, d’embrasser et de confesser telle ou telle religion ou de ne croire à aucune. Et nul n’a le droit, dans le cadre scolaire, de me dissuader de telle ou telle religion, de me recommander l’une ou l’autre, et encore moins de me l’imposer L’école républicaine est neutre.
Mais, que ce soit dans le cadre de l’enseignement succinct de l’histoire des religions ou dans celui plus immédiat de l’éducation morale et civique, il est bien dans le rôle des enseignants de faire connaître les bienfaits ou les méfaits causés par les religions ou en leur nom. L’école accomplit sa haute mission éducative lorsqu’elle favorise la formation des élèves qui lui sont confiés, en leur fournissant des instruments appropriés de jugement.
Ainsi, dans l’actualité, les enseignants, soutenus par l’Éducation Nationale, elle-même confortée par le Gouvernement, doit aux jeunes et à la Nation de former la conscience au rejet d’idées ou de pratiques sectaires et déviantes de telle ou telle religion, qui s’opposent aux droits humains fondamentaux. Idées et pratiques qui culminent de nos jours dans l’abominable terrorisme politico-religieux islamique, dont la France est un territoire choisi, parmi de nombreux autres, hélas !
Il faut reconnaître toutefois un obstacle majeur. Nous sommes mal placés et fortement décrédibilisés, nous, pays européens – avec nos lois sociétales dites bio-éthiques bafouant la morale naturelle et des acquis séculaires de civilisation (respect absolu de la vie avant la naissances, de l’hétérogénéité sexuelle de ceux qui contractent mariage, de l’intégrité du processus de procréation) – pour proscrire, au nom de nos valeurs humanistes, des idées et comportements obsolètes et barbares, violant les droits humains, et qui prétendent s’imposer chez nous.
Toutefois, la fraternité républicaine réclame certain respect et modération dans le traitement public des religions, dont les citoyens sont ou ne sont pas adeptes : la liberté d’expression doit se garder de produire des actes gravement nuisibles aux fidèles de quelque religion. Ces limites sont fixées par la loi, ce sont les termes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Cette position est un socle qui ne se discute pas : liberté d’expression, mais modérée par une certaine maîtrise, afin d’éviter de blesser des convictions, de susciter des troubles majeurs et de faire injure à cette « liberté de croire ou de ne pas croire ».
Cependant, il serait faux et anti-éducatif de ne pas voir qu’en deçà des religions, ne cesse de se poser la question de Dieu : existe-t-il ou n’existe-t-il pas ? Suis-je, sommes-nous reliés de quelque façon à lui ? Cette question qui traverse toutes les civilisations humaines n’est pas premièrement religieuse, au sens précis où les religions suivent une filière positive particulière, c’est à dire se réclament d’appels « surnaturels » divins ou de manifestations historiques, transmis par les fidèles des religions. La question de Dieu, « religieuse » dans le fond, appartient à tous : elle est aussi et essentiellement d’ordre naturel et universel, elle est philosophique et anthropologique, parce qu’elle concerne l’existence même du monde et notre présence en celui-ci, qu’elle touche notre destinée et notre relation au Bien moral.
Tout enfant ou adolescent qui fréquente l’école a le droit de s’interroger et d’interroger sur ces questions capitales qui peuvent décider du sens de la vie ; il a le droit de chercher des réponses et de discuter… Il serait préjudiciable aux personnes et à notre liberté de penser, liberté qui se réclame des « lumières », que ce vaste et mystérieux domaine constituât par principe un champ interdit et verrouillé, exclu de « débat – justement à l’âge où l’on s’en inquiète -, au motif que les adultes, pour des raisons plus idéologiques que raisonnables et scientifiques, ne parviennent pas à concorder sur ce sujet.
Ceci dit, une exigence demeure pour tous, élèves et professeurs : dans le cadre de l’école, s’abstenir de se référer à une religion particulière, rester neutre, c’est à dire laïque.
En vertu de cet élargissement, « liberté de croire ou ne pas croire » est un principe trop restrictif et tronqué car il laisse hors de son champ d’application l’orientation, fondamentalement religieuse ou plus ou moins athéiste, que l’on donne à sa vie. Entendre par là une adhésion, ou une non-adhésion, à une vérité objective, profane et laïque, qui nous concerne tous. Adhésion reconnue ou refusée, avec arguments, fortes probabilités, pressentiments… Vérité d’ordre pratique au sens où la conscience morale, présente chez tous, nous met en relation avec le Bien qui attire. Quel Bien ?
Pour la liberté elle-même, cette immense question ne peut être écartée ni dans la société ni à l’école, car c’est « la Vérité qui rend libre ».
Pour aller plus loin :
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- EN LISANT MONSIEUR MEXANDEAU : VIVE L’ÉCOLE PLUS LIBRE
- L’école du petit père Peillon
- S.O.S. ! Pour les pervertir, l’Etat kidnappe nos enfants !