Je ne sais pas combien parmi mes amis et connaissances ont jamais commis l’adultère. Je ne leur ai jamais demandé. Mais j’imagine qu’il y en a un bon nombre. Après tout, nous vivons dans une époque sexuellement permissive, et je ne connais aucune raison pour laquelle mes amis et connaissances, qui sont pour la plupart des Américains moyens, devraient être spécialement exempts des péchés de l’époque. À côté de cela, la vieille norme sexuelle à double visage (laxisme pour les hommes, sévérité pour les femmes) s’est évaporée durant le cours de ma vie ; et cela ne s’est pas fait en relevant la norme pour les hommes mais en abaissant la norme pour les femmes. En général, le féminisme a signifié que les femmes étaient maintenant autorisées à faire des choses jusqu’ici réservées aux hommes, non que les hommes étaient maintenant dans l’obligation de faire des choses jusque là réservées aux femmes.
En tout cas, s’il m’arrive d’exprimer ma réprobation de l’adultère (une réprobation requise par ma foi catholique) mes amis et connaissances adultères (qui qu’ils ou elles puissent être) ne vont pas réagir violemment à cette désapprobation. Ils ne vont pas dire : « tu es plein de haine ». Ils ne vont pas m’accuser de gâcher la vie des personnes adultères. Ils ne vont pas m’accuser de commettre l’horrible crime d’adulterophobia. Ils ne me traiteront pas d’adulterophobe.
En revanche, s’il m’arrivait d’exprimer ma désapprobation des actes homosexuels (une autre désapprobation requise par ma foi catholique), de nombreuses personnes du mouvement LGBTQ, de concert avec leurs sympathisants libéraux, n’hésiteront pas à me traiter de fanatique plein de haine, d’homophobe contribuant à pourrir la vie des personnes homosexuelles (personnes « nées ainsi » ne l’oublions pas).
Et ils rejetteront illico ma défense – qui est qu’en désapprouvant les actes homosexuels je ne fais que suivre l’enseignement ancestral de ma religion catholique. Ce rejet prendra une ou deux formes. Soit (a) ils diront que j’appartiens à une religions qui déteste les homosexuels ; soit (b) ils nieront que le catholicisme, correctement compris, enseigne cela. Ils me diront que Jésus, en nous commandant d’aimer nos prochains (tous nos prochains, pas uniquement les hétérosexuels), a rejeté les condamnations de l’homosexualité contenues dans l’Ancien Testament.
Quant à la dénonciation que fait saint Paul des actes homosexuels dans le premier chapitre de sa Lettre aux Romains, ils me diront que Paul, tout grand homme qu’il soit par bien des côtés, souffrait de l’immense infortune de ne pas vivre dans le monde moderne. Car s’il y avait vécu, il aurait su qu’un certain pourcentage de la race humaine est né avec une orientation homosexuelle inamovible ; et il en aurait tiré la conclusion théologique adaptée, à savoir que Dieu souhaite que ces personnes s’engagent dans la sodomie.
En bonus, ces champions du LGBTQ-isme prennent parfois la peine de m’informer que le fameux péché de l’antique cité de Sodome n’était pas, comme le prétendent les homophobes, les comportements homosexuels mais le manque d’hospitalité – le genre de péché qui serait commis par le réceptionniste d’un grand hôtel qui refuserait de me louer une chambre, non parce qu’elle sont toutes prises, mais par malfaisance. Cela explique peut-être pourquoi les réceptionnistes de grands hôtels ne font jamais cela : ils ont conscience qu’une telle malfaisance révulserait le Dieu Tout-Puissant.
Comment sais-je cela ? Par expérience. Durant les trente ou quarante dernières années, j’ai écrit de temps en temps des éditoriaux pour des journaux, magazines, sites web et sur Facebook exprimant ma désapprobation des actes homosexuels. Il est rare que ces expressions de désapprobation n’aient pas provoqué des cris d’horreur de la part de types de LGBTQ et de leurs compagnons de route libéraux. Ils disent que je suis « haineux », « homophobe », « sectaire ». Souvent, ils me disent qu’ils sont désolés pour mes étudiants, obligés d’écouter les divagations d’un homophobe. Parfois ils me disent que ma désapprobation des actes homosexuels indique que je dois moi-même être homosexuel latent. Et ils disent cela, non à la manière d’un gentleman (ou d’une gente dame), mais avec colère et vitriol.
Ils regardent la désapprobation des actes homosexuels comme équivalente en mal aux méfaits du racisme. Et donc, comme il n’est pas nécessaire de mettre de limite dans la dénonciation des racistes, il n’est pas non plus nécessaire de mettre de limite dans la dénonciation des homophobes.
« Mais pourquoi », pourriez-vous demander, « vous exposez vous-même à ces outrances verbales. Pourquoi vous préoccuper de dire au monde que vous désapprouvez l’homosexualité ? S’ils savent que vous êtes catholique, ils savent que vous désapprouvez sans même que vous le disiez. S’ils savent que vous êtes conservateur au plan moral, ils comprennent que votre conservatisme implique la désapprobation des actes homosexuels. Pas besoin de le crier sur tous les toits. »
Alors pourquoi le faire ? Pourquoi est-ce que je « le crie sur tous les toits » de temps en temps ? Pour quelques bonnes raisons.
La première, parce que je vois le mouvement LGBTQ comme un élément important, et même très important, de la révolution sexuelle en cours, et qui apparemment n’a pas de fin – une révolution culturelle qui a clairement fait d’immenses ravages dans la société américaine depuis ses débuts dans les années 60 et qui est susceptible d’en faire encore davantage dans le futur (si on ne l’arrête pas).
La suivante est que je vois l’approbation de l’homosexualité comme l’équivalent d’une condamnation du catholicisme. Sous cet aspect, cela rejoint l’approbation de l’avortement. Car si vous approuvez l’avortement et l’homosexualité, vous êtes en train de dire que la religion catholique se trompe sur deux questions morales d’importance depuis deux millénaires. En disant cela, vous dites en réalité que le catholicisme est une fausse religion.
En plus, je vois le tabou presque universellement accepté sur le discours « homophobe » comme une grave atteinte à la tradition américaine de la libre parole. Je refuse d’être réduit au silence.
Enfin, je souhaite donner un bon exemple à nos prêtres (et évêques) catholiques, qui sont pour la plupart intimidés par le mouvement LGBTQ – et par ses pigeons, dont certains assistent aux offices catholiques. J’espère que mon exemple encouragera un ou deux prêtres à défendre en chaire notre religion contre ses ennemis LGBTQ.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE