Lettre ouverte à Théodore McCarrick - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Lettre ouverte à Théodore McCarrick

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Excellence,

Vous êtes au centre d’une crise dévastatrice qui s’étend dans l’Eglise, déclenchée en grande partie par votre comportement passé et présent. Dans votre déclaration publiée par l’archidiocèse de Washington le 20 juin, vous avez maintenu de façon incroyable que vous étiez innocent des deux accusations de harcèlement sexuel portées contre vous par un ancien élève du séminaire de l’archidiocèse de New York quand il était mineur, et vous avez affirmé que vous n’aviez « absolument aucun souvenir de l’abus dont on vous accuse, et que vous croyiez en votre innocence ».

Un homme innocent ne « croit »  pas qu’il est innocent. Il le sait et personne ne s’attend à ce qu’il se souvienne de quelque chose qu’il n’a pas commis. Vous avez déclaré que vous étiez « désolé pour la peine qu’a traversée la personne qui a porté ces accusations, et pour le scandale que de telles charges infligent à notre peuple ».

Si vous n’avez pas agressé cet adolescent, alors, votre accusateur ne peut pas avoir expérimenté de souffrance de votre fait. Votre peine ne pouvait concerner que vous, du fait que vous étiez accusé faussement de turpitude criminelle par quelqu’un à qui vous n’avez jamais rien fait.

Ensuite, vous avez déclaré que, quand le cardinal Dolan vous a informé de ces accusations, vous aviez « totalement coopéré à la procédure ». Si vous voulez dire que vous avez dit toute la vérité, alors, je suggère qu’il est temps de vous présenter devant le peuple de Dieu pour vous expliquer. Votre témoignage public en toute franchise est maintenant absolument nécessaire pour le bien de l’Eglise – et pour votre âme.

Je dis cela parce que, comme l’a rapporté un article du New York Times, vous avez aussi été accusé d’agressions sexuelles répétées sur le fils d’un ami personnel. Vous avez baptisé ce garçon, James, peu de temps après avoir été vous-même ordonné en 1958. Les agressions ont commencé quand il avait onze ans et ont continué pendant vingt ans, selon votre accusateur. Qu’avez–vous répondu à ces nouvelles accusations ? Avez-vous fait une nouvelle déclaration niant les charge portées contre vous ? Non, vous avez démissionné du sacré Collège. Le pape François a accepté votre démission assez vite après.

Votre démission est un aveu de culpabilité. Aucun innocent n’aurait écrit au pape en lui demandant d’accepter sa démission du Sacré Collège. Mais cet acte d’auto punition partielle n’est pas suffisant. Il ne suffit pas pour réparer le dommage que vous avez fait, ou pour faire valoir que les victimes que vous avez gravement blessées disaient vrai.

Le pape François vous a informé que vous deviez vivre « une vie de prière et de pénitence jusqu’à ce que les accusations portées contre (vous) soient examinées au cours d’un procès canonique régulier. » Nul ne sait quand ce procès aura lieu.

Si l’archevêque Vigano dit la vérité, pourquoi n’avez-vous pas tenu compte des ordres du pape Benoit XVI ? Quand vous avez rencontré le pape François après son élection, lui avez-vous parlé de ces restrictions ? Le pape François a-t-il lui-même montré qu’il était déjà au courant, ou vous a-t-il libéré de ces restrictions ?

Excellence, le bien de l’Eglise, et le vrai bien pour vous, sont inséparables dans la situation actuelle. Un mea culpa public, complet et véridique, est la meilleure chose à faire si vous voulez promouvoir le bien de l’Eglise, et résoudre cette crise.

En tant que prêtre ordonné dans le même archidiocèse que vous, je vous demande de vous souvenir de la mission de prêtre que vous avez reçue le jour de votre ordination dans la cathédrale Saint Patrick. Il vous reste une dernière opportunité de réparer partiellement des décennies de comportement perfide, et d’agir maintenant pour faire avancer cette mission en servant avec franchise le Christ et l’Eglise.

19 septembre 2018

https://www.thecatholicthing.org/2018/09/19/an-open-letter-theodore-mccarrick/