Comme tous les ans en janvier, le pape s’est adressé aux 138 ambassadeurs accrédités au Vatican en évoquant les grands défis du monde actuel, persuadé qu’ils se posent précisément à l’échelle mondiale. Parmi ceux-ci, celui de la pandémie exige, selon François, une solidarité internationale pour que l’ensemble de la population mondiale ait un accès égal aux soins médicaux et aux vaccins. On ne s’étonne pas qu’il soit revenu aussi avec insistance sur la question des migrations. Il n’a pas caché les difficultés que rencontrent certains États face à des flux humains considérables. « On ne peut demander à personne l’impossible mais il y a une nette différence entre accueillir, même de façon limitée et repousser totalement. »
On remarque l’équilibre du propos. Le pape argentin, lui-même petit-fils de migrants est souvent accusé d’idéalisme face aux courants migratoires dont il défendrait la légitimité. Il est vrai que par souci impératif d’ordre évangélique, il s’est toujours montré attentif aux drames provoqués. De même, il s’inquiète de la déshumanisation qui transforme les personnes en proies faciles pour la criminalité et les pires trafics. C’est pourquoi il met l’accent sur la concertation des États, notamment à l’échelle de l’Europe, pour élaborer des solutions humaines. L’indifférence ne saurait être excusée face à l’ampleur d’un tel défi. Enfin, François a abordé – était-ce la première fois ? – le fléau de la cancel culture, qu’il a désigné sous son nom en dénonçant une colonisation idéologique : « On assiste à l’élaboration d’une pensée unique contrainte à nier l’histoire ou pire encore. »
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 janvier 2022.
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