« Sur tes remparts, Jérusalem, j’ai posté des veilleurs. De jour ou de nuit, jamais ils ne se tairont. Vous qui vous rappelez au souvenir du Seigneur, pas de repos pour vous. » Cette citation du prophète Isaïe, je la puise dans le bulletin des religieuses de l’abbaye Notre-Dame du Pesquié. Une merveilleuse abbaye qui a surgi, toute neuve, dans le paysage de l’Ariège. En quelques mots, la vocation monastique est bien définie par le prophète. C’est la permanence de la prière qu’assument, à travers le monde entier, moines et moniales, dont la mission est indispensable à l’Église. Au milieu de nous, le Seigneur est présent et il est nécessaire que cette présence soit manifestée par une veille perpétuelle.
Justement, samedi dernier, une centaine d’abbayes de toute la France ont ouvert leurs portes pour permettre aux jeunes de 18 à 30 ans de s’immerger dans la vie monastique. Cette initiative était liée au synode qui se tient à Rome en ce moment et qui concerne les jeunes et l’appel à la vocation. Pourquoi pas la vocation monastique ? Encore faut-il l’approcher, la connaître, avoir une idée de la vie d’un monastère. Il y a huit jours, nous fêtions sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, sans doute la carmélite la plus célèbre au monde. Elle nous est très proche par sa personnalité, sa spiritualité. Mais imagine-t-on, aujourd’hui, une famille dont les cinq filles, simultanément, n’auraient qu’une idée en tête : entrer au Carmel ! Nous avons changé d’époque. Il y a beaucoup moins de moines et de moniales mais le fait que persiste tout de même la vie monastique constitue comme un signe et un appel.
Ils peuvent être contagieux. L’abbaye de Notre-Dame du Pesquié évoquée en commençant, rassemble beaucoup de jeunes religieuses et elle montre que la flamme peut se transmettre dans toute sa force éclairante. Il arrive qu’un monastère, déserté par ceux qui autrefois venaient de familles traditionnellement porteuses de vocations, se ranime soudain avec des novices venus des lieux les plus improbables. C’est ce qu’expliquait le père abbé d’une Trappe, qui, après un moment de déclin, s’était brusquement remplie. Le synode des jeunes peut être l’occasion d’une redécouverte prodigieuse.