16 novembre – « Là où sont les cadavres s’assemblent les vautours… » Faut-il encore gloser sur ce qu’ont vécu des centaines de jeunes gens le vendredi soir du 13 novembre dernier ? L’événement a été des milliers et des milliers de fois tourné et retourné sur du papier journal comme sur les ondes sans que l’on ait pris la peine de penser au destin éternel des victimes1 comme, en définitive, de tous les êtres humains d’autrefois comme d’aujourd’hui, obsessionnellement toujours considérés comme des prisonniers figés entre les quatre murailles du temps ; l’ouverture sur l’Infini est verrouillée par notre soi-disant civilisation alors qu’il ne s’agit, à terme, que d’un tombeau. Peu de commentateurs se sont donné la peine de décoder le signal ou la clé de lecture dont l’esprit a besoin pour aller plus ‘’oultre’’… Et pourtant l’Histoire fourmille d’exemples éclairants.
L’intuition du poète Charles Baudelaire à propos du rôle de Satan au sein de l’Humanité a été capitale et demeure une réflexion sagace que nous ne pouvons écarter : « La plus grande ruse du Diable est de nous faire croire qu’il n’existe pas ». Georges Bernanos, un siècle plus tard, la reprend à son compte tandis que sœur sainte Faustine entend le Christ la supplier de faire savoir aux prêtres, surtout aux prêtres, que « Satan existe ». Mais nos ‘’intellos’’ sont sceptiques à cet égard car il est infiniment confortable de le penser absent depuis toujours : ainsi serait véritable l’affirmation, usée telle une tunique de bagnard, que « l’enfer ne saurait être réel » puisque le pauvre Dieu éternel « ne saurait exister » dans les brouillards intimes d’un indigent Président. Dès lors on peut tout se permettre, rien de fâcheux ne nous adviendra, qu’on se le dise jusqu’au jour où nous surprendra un astéroïde de trente ou cinquante milliards de tonnes qui fera exploser la planète, ce qu’aurait pu faire celui qui, le 4 avril 33, s’approcha fort près de la terre, entre la sixième et la neuvième heure alors qu’agonisait le Christ sur sa croix…
Cependant, réfléchissant sur l’attentat monstrueux, œuvre de réels démons, pour moi possédés, qui a provoqué tant de morts et tant de blessés graves ce dernier vendredi 2 funeste à l’entrée de la nuit, il m’a semblé qu’une « présence obscure » arpentait les rues de Paris en même temps que des flots de larmes et de cris déversés par des familles désespérées s’infiltraient entre les aboiements lancés par les pistolets mitrailleurs et les ceintures explosives. Une foule de jeunes gens étaient venus écouter un concert au théâtre nommé Bataclan sans savoir ce que signifiaient ‘’réellement’’ les chansons qu’ils allaient applaudir : pourtant, les artistes de ce soir-là portaient un nom révélateur de leur opinion au sujet de la remarque de Baudelaire, « Eagles of Death », soit « Aigles de la Mort ».
Ce nom ou ce titre n’est pas un inconnu : on le trouve dans le… Livre de Job 3 comme chez saint Matthieu et chez saint Luc4. En fait il faut revenir à la phrase entière : « Là où se trouve le cadavre l’aigle survient ». Mais avant de citer ces passages bibliques, il faut se retrouver pendant une minute au Moyen Âge, époque où l’on connaissait cette terrible image : il s’agissait alors, non d’’’aigle’’ mais de ‘’vautours’’5, oiseaux qui étaient à la fois des rapaces déchiqueteurs de cadavres et des nettoyeurs efficaces, si bien que l’on a préféré traduire par le mot ‘’aigle’’, plus évocateur de la violence que signifiait cette courte expression. Je remplacerai donc ici l’aigle récent par l’ancien, le vautour, plus juste. Quant au cadavre il peut désigner aussi bien celui d’un pauvre Humain que d’un Peuple dédaigné, perdu, aveuglé, ou encore d’une Nation méprisée, d’un Empire virant au cauchemar… Peut-être aussi une babiole politique comme celle qui nous est offerte à Bruxelles !
Que dit Job ? « Ses petits boivent le sang. Et là où sont des cadavres l’aigle se trouve », le vautour donc ! Et Matthieu ? « Car comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’Homme. En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les vautours. Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlés ». Quant à Luc il fait savoir que : « ‘’Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. Prenant alors la parole, les disciples L’interrogèrent : ‘’Où sera-ce, Seigneur ? Il répondit : Là où sera le corps, là s’assembleront les vautours’’ ». Cette dernière citation a été lue dans le monde entier le jour de l’attentat lors de la célébration des messes habituelles.
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Pourquoi cette introduction qui peut paraître bizarre et très éloignée de la réalité de l’événement de ce dernier vendredi ? Parce qu’un chant parfaitement approprié à ces propos commença d’être entonné par les « Eagles of Death Meta » juste où commencèrent les explosions et fusillades : « KISS the DEVIL » soit « Embrasse le diable ». On n’embrasse que celui que l’on aime…, que l’on se choisit pour toujours 6.
Coïncidence pour tout le monde… mais non pour le principal intéressé « qui, naturellement, ne saurait exister ». Celui-là sait ce qu’il veut et ce qu’il peut faire : le Mal, toujours. Cela se passait dans une salle de concert très fréquentée, le Bataclan, où furent de longue dates donnés des concerts du même type : l’’’Ennemi’’, c’est-à-dire le Démon, en avait été certainement maintes fois informé… Les « Aigles de la Mort » se produisaient en cette soirée fatidique, en cette salle où l’on appréciait les volumes sonores excessifs et les thèmes les plus osés. Les jeunes présents ne songeaient qu’à danser et boire de la bière, ils furent hélas nombreux à être happés par l’horreur.
Bataclan … ce nom bizarre, d’origine obscure, plutôt onomatopéique, supporte plusieurs sens : ainsi, écrit Alexandre Dumas, « […] vous n’avez pas besoin de vous presser ce soir ; nous vous laissons tout le bataclan ; demain, on les enterrera ; il fera jour ; […] » ; pour Victor Hugo « ce n’est pas comme en France, où il faut des bans, des publications, des délais, tout le bataclan ». Au Québec ont dit plus volontiers ‘’pataclan’’… Usage déjà ancien que ce mot, pas particulièrement dédié aux arts : en 1761, en son Journal, Favart en use déjà. Ferdinand Brunot, auteur d’une monumentale Histoire de la langue française des origines à 1900, né le 6 novembre 1860 à Saint-Dié-des-Vosges, écrit en le définissant : « Un catéchisme pour les acteurs, danseurs, gagistes, et tout le bataclan ». Mirbeau, dans Le Journal d’une femme de chambre 7, s’exclame : « Ah! si l’on n’avait pas la religion, la prière dans les églises, (…), si l’on n’avait pas la Sainte-Vierge et saint Antoine de Padoue, et tout le bataclan, on serait bien plus malheureux, ça c’est sûr… ». J’ajoute une nuance complémentaire que l’on doit en 1807 à J.-F. Michel, auteur du Dictionnaire des expressions vicieuses (p. 20) : « Bataclan n’est pas français. Ne dites pas : quel bataclan ! Dites : quel fracas ! ». Cette dernière citation laisse supposer que, déjà au tout début du dix-neuvième siècle, ce qui était fracas, notamment des armes, bruit, vacarme, notamment de ceux qui proviennent des cuisines où maris et femmes s’empoignent par mots interposés, gueulements et autres hurlements n’avaient pas bonne presse : sauf depuis quelques années où la jeunesse s’est mise, non seulement à les accepter, mais surtout à les apprécier au point de s’en fracasser les tympans. Ce qui les jette dans des sortes de transes des plus équivoques, potins et tournures dont les ‘’diables’’ doivent eux aussi se goinfrer mais pour des raisons plus universelles et non pour seulement « se distraire », chose interdite chez le baron de l’Enfer. Je tiens de tels divertissements pour extrêmement dangereux en ce sens qu’ils risquent fort de fermer les esprits les plus faibles à tout ce qui touche à l’infini comme à la splendeur des Cieux, demeure de toute Transcendance.
Cette infirmité est bien plus à redouter que celle qui touche au corps, au présent comme au futur cadavre.
Que ces « roqueurs de fer » ne savaient pas ce qu’ils faisaient, tels des égarés dans l’inconscience, j’en suis, à un certain niveau, convaincu. Que leur admiration ou vénération, ou je ne sais quelle autre justification nous soit donnée à ce qu’ils ont commencé de chanter à cette heure-là n’entre pas dans mon propos : même si intérieurement je suis bouleversé par la liaison qui s’impose entre cette tragédie monstrueuse et cette sorte d’autorisation luciférienne qui fut perçue à son déclenchement.
Il va de soi que ma prière personnelle s’est élevée vers le Père de tout éternité, dont on sait qu’elle est déjà vécue au jour le jour et en chacun, afin que sa miséricorde rattrape tous ces errants du bonheur impossible et les sauve de la damnation éternelle. Georges Bernanos n’aurait pas fait moins.
L’hebdomadaire Le Point a recueilli avec piété et compassion les confidences de ces musiciens, qui qualifièrent étrangement de ‘’calvaire’’ leur ‘’ressenti’’ de ce soir-là, mot qui devrait depuis vingt siècles n’être réservé qu’à des souffrances et des douleurs s’apparentant de près à celles connues par le Crucifié.
Donc, ce vendredi qui restera longtemps mémorable, les « Eagles of Death Metal » furent sur scène au Bataclan avec Jesse Hugues, dont il convient de connaître la généalogie spirituelle. Ils furent, dirent-ils, « victimes d’une attaque terroriste » alors que leur concert avait débuté depuis quelques instants. Les pauvres victimes dans le public furent on ne peut plus nombreuses – quelques 82 morts et davantage de blessés graves –, mais les musiciens parvinrent à s’enfuir par une issue de secours. Cependant, leur ingénieur du son de même que la personne tenant leur kiosque de produits dérivés furent fusillés au cours de l’attaque.
Je reviens vers Jesse Hughes : il est le chanteur de ce groupe, cautionné par des vautours métamorphosés en aigles. Son nom de citoyen est bien Jesse Hughes, personnage central de ce groupe de musiciens de talent parce qu’auteur de nombreuses chansons de leur répertoire. Pour tenter de comprendre sa « position spirituelle », il suffit de citer le pseudonyme dont il s’est affublé. Lui qui est né le 24 septembre 1972, à Greenville, en Caroline du Sud (États-Unis), il s’est donné un surnom d’usage qui sonne ici très étrange : « The Devil » 8 ! Et même Jesse Devil ! Pas meilleure façon de signer et d’assumer, ici le pire, puis-je penser. Tout sataniste peut, soit sombrer à jamais, soit finir au pied de la Croix du Christ comme Pierre à la porte du Sanhédrin où Jésus était jugé et malmené : telle est mon espérance ;
L’activité principale de Jesse Devil est à la fois la composition des textes et musiques qu’ensuite il interprète, notamment avec les « Eagles of Death Metal » : on sait que l’adjectif ‘’métal’’ souligne le côté violent des œuvres qui sortent de cette forge. Les genres qu’il affectionne : le ‘’musical Rock alternatif’’, le ‘’garage rock’’, le ‘’blues rock’’ et le ‘’hard rock’’, ‘’styles de fer’’ bien sûr. Un monde qui m’est inconnu et que je n’ai aucun désir d’aborder mais qui existe furieusement pour des millions de jeunes. À leurs dépens ? Oui, comme à ceux de tout le peuple.
Une question que peu de personnes ont soulevée concerne la chanson « Embrasse le Diable ». Je n’ai trouvé qu’un fragment des paroles, mais qui en dit long sur l’immaturité spirituelle à la fois de l’auteur et de ceux qui les chantent : « I Meet the Devil And this Is His Song » (« J’ai rencontré le diable dont voici la chanson » !…) « Who’ll love the Devil ? Who’ll love his song? I will love the Devil and his song », soit « Qui aimera le diable ? Qui aimera sa chanson ? J’aimerai le diable et sa chanson… ». Ne savaient-ils vraiment rien du lieu où pouvait les conduire ce qu’ils ne prenaient sans doute que pour des élucubrations ?
Cette chanson date d’au moins dix ans : elle est l’un des emblèmes de ces rockeurs habitués, comme les caricaturistes de Charlie Hebdo, à rire et à se moquer de tout. Pour seulement en rire ? Cependant, depuis cette soirée d’épouvante MM. Dave Catching, le guitariste et Matt Mc Junkins, le bassiste, ne peuvent manquer de s’interroger sur l’événement et la concomitance entre le vacarme des armes et celui de leurs instruments de musique.
Ce qui m’émeut va bien au-delà de cette tuerie, de cette folie immonde, qui n’a tué que des corps devenus aussitôt des cadavres, sur lesquels d’invisibles vautours, de l’autre côté du miroir, se sont peut-être aussitôt précipités : car il faut se préoccupé des âmes ! En appeler pour elles à la douce pitié du Créateur miséricordieux : pour eux tous mais aussi pour leurs proches, leurs père et mère.
C’est à peine si l’on peut oser réfléchir à l’événement en sachant que le peuple tout entier restera marqué profondément par cette mort collective qui est en partie aussi la sienne. Je pense en effet aux centaines de millions de jeunes gens qui, à travers le monde, ont été nourris de ces mauvaisetés fadaisiennes mais aussi d’une ignorance spirituellement mortifère et dont ils ne sont pas responsables, seulement victimes : je ne puis les considérer, ces déclamations musicales et textuelles, que comme des œuvres inconsidérées, que comme des nourritures en décomposition ; leurs consommateurs me semblent depuis longtemps formatés invisiblement par ces chansons au plus profond malsaines et dérivantes : encore faut-il avoir conscience qu’ils ont choisi ces œuvres et leurs auteurs comme choisit un hypnotisé pour qui ces choses sont naturelles, normales. Vivement le jour où la société de tous les Pouvoirs cessera son travail de destruction, de contamination des esprits.
Quand on a été gavé par de telles drogues textuelles auxquelles s’adaptent et les renforcent ces musiques et paroles, comment avoir seulement l’idée par soi-même de regarder vers la pureté de toute Transcendance, dont le mot est inconnu ? De se tourner vers cet amour dont Dieu nourrit chacun, quel qu’il soit, alors que la donnée habituelle est qu’Il ne peut pas exister ; vers les hauteurs de la Lumière dont le Verbe est né, lui-même Lumière alors qu’Il est traîné dans la boue d’imbéciles 9 triomphants ? Pourtant comment vivre hors d’elle ? Comment s’agglutiner dans ces marécages de l’Obscur ?
Je pense à tous ceux, nourris aux mêmes sources, qui trouvent naturel de supprimer le fruit de leurs étreintes pensées amoureuses alors que cette lumière divine est accordée à peine effectuée la conception des enfançons ? La pression sociale fut et reste si puissante qu’il faut avoir été nourrit à d’autres sources pour oser « résister aux gros bataillons » des médias et de la Société »… Comment ne pas se préférer à tout alors que le corps seul est d’avance traité en cadavre, car sans âme, le corps est cadavre ! J’entends naturellement cette image comme la voyait la Comtesse de Noailles – 10 .
Comment ne pas se concevoir soi-même comme déjà enfoncé dans cette puanteur abstraite souvent présentée comme la seule « vérité de l’être » ?
Mais aussi comment ne pas trouver en ces horreurs une sorte d’ivresse de fin du monde ? On ne peut que porter en soi une compassion bouleversée pour eux tous, d’autant que c’est notre époque qui leur a versé cet alcool, qui a fixé à leurs neurones comme un goutte-à-goutte de pur désespoir.
Je suis obligé cependant d’affirmer qu’ils étaient et demeurent libres d’agir selon leur pensée ; qu’il me faut respecter leur droit à s’exprimer ; à suivre consciemment la pente de leur choix, même si elle m’épouvante et m’alarme. Il est vrai que je leur oppose le devoir de comprendre quels peuvent être les fruits, souvent amers, souvent empoisonnés, de ces choix qui tiennent plus au hasard qu’à la réflexion sereine et féconde.
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Je reviens aux vautours.
Oui, les « spécialistes de la décomposition des âmes », de vrais vautours amateurs de chair faisandée, sont légion en notre monde, et peut-être plus encore en notre pays où la laïcité est comprise par certains comme une tueuse de Dieu au lieu de se contenter de rendre à César ce qui lui revient et à Dieu ce qui est à Lui. L’expression est violente, mais bien plus l’acte d’empêcher, par l’éducation et l’enseignement, les plus jeunes dès leur petite enfance de penser, de seulement penser à cette courte phrase que « Dieu peut exister » quand on leur serine à longueur d’années qu’il ne peut pas être, affirmation prétentieuse et sans la moindre base justificatrice autre que le confort de la bête ? Nous sommes conduits par de nombreux politiques, fervents des Loges les plus extrêmes, qui ne cessent de se congratuler en se félicitant de ce qu’ils répandent comme une vérité intangible alors qu’elle émane de Satan soi-même, duquel ils s’imaginent n’être pas la proie, diable en la gueule duquel pourtant ils ne cessent d’être mastiqués.
Oui, il faut tout dire sans chercher à étouffer la force de l’épouvante : car « se et ce dire » est une de nos conditions de vie. Tant que sera proclamé le droit à un bonheur autre que le vertige de toute beauté, l’adoration de l’Amour Infini et Créateur, Satan se frottera les mains, si je puis le croire doté de ces membres… Le bonheur au ras des sexes n’est un droit ni un devoir. Ne penser qu’à la distraction c’est déjà se fuir, déjà s’ignorer, déjà s’anéantir. Le bonheur vient par surcroît et comme par hasard. Ce qui est dit à sainte Bernadette Soubirous par Celle qui la visite est lumineux : « Je ne te promets pas le bonheur ici-bas, mais seulement au Ciel ». Ici-bas en effet nous avons à choisir, à prononcer une réponse qui vaudra, suivant le chemin pris, la vie éternelle ou la « seconde mort », celle justement que donnent les ‘’vautours’’. Une seconde mort qui se nourrit de nos désistements, de nos folies, de nos détours, tandis que la vie éternelle ne se nourrit que de notre foi et de notre adoration données en réponse à l’amour premier révélé par Dieu et vécut en Lui.
Le reste n’est que littérature…
- Combien, parmi eux, ont été considérés comme ayant vécu une tragédie personnelle alors qu’ils ne songeaient qu’à « se distraire »… Que de plaintes déversés en leur cœur parce que le bonheur, qui leur est ‘’dû’’, dit-on, parce qu’ils le valent bien, ne leur a pas été donné : comme si la seule vérité de l’être était d’atteindre à ce bonheur « qu’on nous devrait ». ‘’On’’ ne lui devait rien à ce jeune homme, à cette jeune femme qui pourtant s’accrochaient de toute leur énergie à ce ‘’vouloir’’ heureux ! Il ne leur était proposé, de toute éternité, que de s’accomplir dans le droit fil de leur ‘’vocation’’, dont on sait d’avance et depuis toujours qu’elle est rude à découvrir comme à assumer, même quand elle en vaut la peine. Chercher le bonheur tel qu’on en cause dans les bistrots à bières c’est pitoyable et mortifère, du moins si l’on s’en contente. En somme se prendre d’avance pour un cadavre ? La France est-elle aussi un cadavre ? Possible, puisque tout les Français – non pas tous, la Manif pour tous l’a démontré – veulent être reconnus, chacun, pour un cadavre heureux…
- Le 13 de ce mois, le soir.
- Job fait parti de la famille des Justes, des fidèles de Dieu : son prénom vient des épreuves qu’il a subi de la part de Satan, qui entend bien le séparer de son Dieu, autant dire de sa foi et de son amour… Il fait mieux que se résigner d’avoir perdu ses biens, ses enfants, de supporter les diatribes de sa femme et les réprimandes de trois de ses amis ainsi que les souffrances de son corps malade. À aucun moment il ne pensera à renier son Dieu, et Dieu lui expliquera pourquoi il ne faut pas juger de ses actes et pensées selon les vues humaines, après quoi Il le rétablira dans toutes ses possessions.
- Ce ne sont pas des ouvrages pour intellos français, qui préfèrent des maîtres plus récents et plus dégagés de l’éternité…
- En fait le mot grec se rapporte aussi bien au vautour qu’à l’aigle…
- « Vendredi 13 novembre »… Ce qui est ici décrit pourrait-il évoquer une sorte de superstition ? Liez ensemble la chanson satanique interprétée juste au moment où éclataient les rafales de pistolets mitrailleurs le tout vu à la lecture dans le monde entier de la déclaration de Jésus : il devient difficile de ne croire qu’à une simple coïncidence, mais assez vite on se prend à penser que les « Signes » correspondent à de telles alliances de faits… L’avis a été formulé, reste à découvrir celui qui le propose. Risque alors de sombrer dans la superstition…
- En 1900, p. 21.
- Soit « Le Diable » et « Jesse Diable (ou) Démon »….
- Il me faut redire que ce mot n’est pas, sous ma plume, une insulte : il ne désigne qu’une personne qui ne peut pas savoir ce qu’elle fait puisqu’elle n’en a pas été instruite. Et leur ‘’triomphe’’ ne fait que refléter la stupidité spirituelle de notre temps.
- La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, d’origine roumaine, née Bibesco Bassaraba de Brancovan, fut poète de tout son être et bonne romancière. Elle était née à Paris le 15_novembre 1876 et y mourut le 30 avril 1933. Ses textes se prêtaient magnifiquement à la lecture à haute voix… Je me souviens de la teneur d’un de ses poèmes où elle déclinait cette pensée tragique : « Je suis déjà morte puisque je vais mourir ». Elle concevait la mort sans la moindre espérance.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- SUR L’ÉMINENTE DIGNITÉ DE CERTAINES « DÉPENSES INUTILES »
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Jean-Paul Hyvernat