Les tombeaux de Madeleine - France Catholique
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Le trésor des psaumes
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Les tombeaux de Madeleine

En France, ses reliques sont vénérées à la Sainte-Baume, en Provence, mais aussi en Bourgogne, à Vézelay. Périple sur les traces de Marie-Madeleine.
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Basilique Sainte-Marie-Madeleine à Vézelay.

Basilique Sainte-Marie-Madeleine à Vézelay.

© Denis Lorain / unsplash

Marie de Magdala sort des textes chrétiens après Pâques, comme si son rôle s’achevait avec l’apparition du Ressuscité. Apôtre des apôtres, elle a mission de témoigner de l’indicible, quand le droit juif n’accorde guère crédit au témoignage féminin. Dès lors, le Nouveau Testament ne parle plus d’elle.

Les historiens s’entendent à penser qu’elle a dû, comme les autres membres de la première communauté chrétienne de Jérusalem, quitter la ville en 45, lors de la persécution d’Hérode. Après quoi, elle aurait gagné Éphèse pour s’y installer avec la Vierge et saint Jean. C’est là qu’elle serait morte à une date inconnue et aurait été ensevelie. Ses reliques, dont l’évêque historien Grégoire de Tours signale la présence « dans un tombeau non couvert » au VIe siècle, furent, en 880, transférées à Constantinople afin de les mettre à l’abri de l’islam. Tout cela serait plausible s’il n’existait une autre version, qui fait honorer chez nous le tombeau de la Magdaléenne.

Nous sommes toujours en 45. Marie de Magdala, que la Tradition identifie à Marie de Béthanie, sœur de Marthe et Lazare, est arrêtée avec eux. Les malheureux sont ensuite abandonnés en mer sur un esquif sans voiles ni gouvernail, en compagnie de Marie Cléophas et Marie Salomé, leur servante Sara et leur ami Maximin. Or, le Ciel s’en mêlant, le navire les conduit sains en saufs en Provence. Les esprits forts soutiendront qu’il s’agit d’une façon poétique d’évoquer l’arrivée du christianisme en Gaule par la Provence, et d’en rattacher les premiers sièges à de glorieuses figures de l’Évangile, mais qui sait ?

Débarqué en Camargue, le groupe se scinde. Lazare part pour Marseille, Maximin pour Aix, Marthe pour Tarascon ; Madeleine se retire dans une grotte du Var, la Sainte-Baume, où elle vivra trente ans dans la contemplation. À l’heure de sa mort, afin de lui permettre de communier une dernière fois, les anges l’auraient portée à Aix où Maximin aurait reçu son dernier soupir avant de l’ensevelir au village qui porte son nom.

Au XIIIe siècle, Charles, roi de Naples et de Sicile, y fait bâtir un couvent dominicain qui devient haut lieu de pèlerinage, comme la Sainte-Baume. On y vénère sa tête, où restent une mèche de cheveux et un peu de peau où Jésus aurait effleuré son front, ainsi qu’un de ses bras, transférés en 1660 en présence de Louis XIV dans un somptueux sarcophage de porphyre. Sauvées des profanations révolutionnaires, elles furent rendues à la dévotion des fidèles en 1822 et attirent toujours les foules.

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