La situation en Ukraine, en particulier l’impasse de la presqu’île de Crimée soumise à un référendum prêt à être accouché aux forceps, et les raids précipités dans les bâtiments officiels de la ville de Donetsk dans la pointe Est du pays, voilà qui met sous haute tension l’Europe orientale et, au-delà, le monde entier. Ambiance malsaine.
Joutes verbales entre Vladimir Poutine et Barack Obama, dialogues de sourds entre le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov et ses homologues et néanmoins adversaires occidentaux, doubles monologues des Russes et des Ukrainiens, diatribes de nombreux stratèges de Café du commerce qui lancent des anathèmes contre des gens qu’ils ne connaissent pas… Mouvements de troupes, entretiens téléphoniques fiévreux, grondements de chenilles de blindés, grincements de dents, débarquements de bateaux russes en Crimée, atterrissages de chasseurs américains en Europe centrale, communiqués vindicatifs et procès d’intention(s) ou constats d’intrusions agressives , sanctions plus ou moins convaincantes et offensive sur les « réseaux sociaux » de réseaux Internet proches de l’emballement, ou de l’embolie… Le monde semble soudain pris d’une colère tantôt froide, tantôt brûlante, rouge ou blanche. Et la tension monte dangereusement, dans les esprits comme sur le terrain, théâtre des « opérations »…
Par chance, à l’usage des nostalgiques du « socialisme scientifique » comme de ceux des Empires d’hier ou d’avant-hier, une revue médicale, l’European Heart Journal, vient de publier un article contenant une mise en garde fort utile, œuvre d’une équipe de l’université de Harvard — une université américaine, personne n’est parfait… — dirigée par le professeur Elisabeth Mostovsky : il y est dit que la colère multiplie par cinq le risque d’infarctus du myocarde, par six celui de rupture d’anévrisme, et par trois celui d’un accident vasculaire cérébral « ischémique », c’est-à-dire ici par obstruction d’une artère du cerveau… !
On le voit, en cas d’escalade des tensions, et de marche à la guerre, la santé des antagonistes, pour ne pas parler des belligérants, risque fort de se trouver menacée. Même si les dirigeants ne s’affrontent que par soldats ou militants interposés pour bloquer – ou tenter de débloquer – les artères de la circulation des pays, ils mettent à rude épreuve, outre les nerfs de leurs voisins, leur propre organisme. Les partisans du retour à la paix, sur la base du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sont donc de bon conseil. A bon entendeur salut ! Salut, santé et prospérité !