Les Républicains vont-ils laisser tomber les "Pro-Vie" ? - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Les Républicains vont-ils laisser tomber les « Pro-Vie » ?

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Depuis que Mitt Romney a été abattu en flammes en novembre dernier, le parti Républicain est invité, principalement par la gauche, à « réviser sa politique de division » afin d’élargir son assise électorale. Le « New York Times » 1. conseille au parti « de s’écarter dans ce but loin des tendances extrêmistes ». En d’autres termes, si le Parti républicain veut survivre, il lui faut abandonner ses valeurs pro-vie et pro-famille.

De telles éructations ne sont guère des nouveautés. En fait, chaque fois dans les temps modernes que le Parti républicain a perdu une élection nationale on lui a signalé le risque de disparition s’il se cramponnait à ses principes conservateurs.

En novembre 1964, après la déculottée du Sénateur Barry Goldwater par le président Lyndon Johnson (61% à 38,5%), James Reston écrivait dans le [New York]Times que «non seulement Barry Goldwater a perdu l’élection présidentielle, mais également la cause des conservateurs. Il a naufragé son parti pour bien longtemps. » Il appelait les « meneurs authentiques » du Parti républicain (évidemment, les républicains « libéraux – gauchos » de la lignée Rockefeller) à le « reconstruire ».

Par le refus d’étoiles montantes républicaines, comme Ronald Reagan, de se soumettre à la gauche, le Parti républicain récolta en plus en 1966 quarante sept sièges [de majorité] de députés , trois de sénateurs, et le gouvernement de huit États.

Deux ans plus tard, Richard Nixon se présentant avec un programme social conservateur battit le Démocrate Hubert Humphrey à la course à la Maison Blanche. Et en 1972 Nixon écrasa le gauchiste George McGovern dans quarante neuf États.

Malgré les cris poussés en 1964 par les médias et les intellos déclarant le Parti républicain définitivement hors course, quatre petites années suffirent pour constituer une coalition victorieuse. Notons l’influence des catholiques des classes moyennes et citadines, qui se sentaient trompés par l’idéologie élitiste du Parti démocrate et de ses militants.

Nixon était vu comme protecteur de ces catholiques issus de deux ou trois générations d’immigrés alors que les démocrates étaient sentis comme des élitistes pleins de mépris à leur égard. Ce qui explique comment Nixon fut le premier républicain à recueillir une majorité de voix catholiques.

En 1976, après la courte défaite de Gerald Ford devant le démocrate Jimmy Carter (49,9% – 47,9%) on entendit encore des appels au Parti républicain pour qu’il abandonne ses positions conservatrices, et en particulier son opposition à l’avortement.

Ce qui avait échappé à la plupart de ces oracles était précisément l’inconsistance de Gerald Ford sur les sujets d’importance pour les catholiques. Alors que les troupes de Reagan se battaient pour une plate-forme pro-vie au Parti républicain en 1976, Ford était muet à ce sujet en cours de campagne et son épouse Betty soutenait le « droit de choisir » pour les femmes. De plus Ford bouscula les positions éthiques anti-communistes des catholiques au cours des débats de la campagne présidentielle. À propos des Accords d’Helsinki, qui reconnaissaient le contrôle soviétique sur les nations dites satellites, il déclara: « Il n’y a pas de domination soviétique en Europe de l’Est, et il n’y en aura jamais sous une présidence Ford.»

Résultat, 57% des voix catholiques allèrent à Carter, contre 42% à Ford. Les analystes considèrent que cette défection catholique a coûté l’élection de Ford.

Quatre ans plus tard, Ronald Reagan menant tambour battant une campagne pro-vie battit habilement Carter, récoltant 49% des votes catholiques contre 42% à Carter et 7% au troisième larron John Anderson. En 1984 Reagan l’emporta dans 49 États, récoltant 61% des votes catholiques.

Une cause essentielle de l’échec des porte-étendard républicains dans les compétitions présidentielles post-reaganiennes (George H.W. Bush en 92, Robert Dole en 96, John McCain en 2008, et Mitt Romney en 2012) est leur incapacité à saisir l’importance des sujets culturels et leur embarras à aborder les sujets pro-vie et de tradition familiale.

Pour calmer les gouverneurs républicains gauchisants (Christine Whitman, du New Jersey, et William Weld, du Massachusetts.) Bob Dole fit marche arrière sur le chapitre pro-vie du programme 1996, disant que « les programmes ne sont pas si importants, et que l’avortement n’était qu’une question morale.»

McCain en 2008 et Romney en 2012, contrairement à leur adversaire Barack Obama, mouraient de peur à l’idée d’aborder les sujets de société. Ce qui entraîna des pertes dans les États aux pronostics serrés (Ohio, Floride et Pennsylvanie) où les catholiques pratiquants déçus restèrent à la maison le jour de l’élection.

De son côté, George W. Bush réussit à gagner deux fois la Maison Blanche précisément parce qu’il se présentait comme socialement conservateur, sans complexe. Il n’éprouvait aucune gêne à défendre en public les droits de l’enfant à naître et ses croyances de chrétien.

Nous voici en 2013. Et bien des dirigeants du Parti républicain tendent à nouveau l’oreille à la gauche, et ont des états d’âme. Le mois dernier, Reince Priebus, chef du Parti républicain, publiait un document de 98 pages appelant les membres du parti à une plus grande tolérance sur les sujets de société, particulièrement sur les droits des homosexuels et le « mariage gay ».

Les républicains n’ont pas à réviser certaines positions, en particulier sur la question de l’immigration. (Le Sénateur Rubio est l’homme de la situation pour mener à bien une telle réforme). Mais un compromis avec la position des démocrates serait un désastre.

Un coup d’œil sur le Parti républicain dans mon État d’origine, l’État de New York : au cours des vingt dernières années les républicains de cet État ont laissé tomber de très anciens partisans, spécialement des catholiques, en vue d’attirer des électeurs de gauche. Au cours de la présente législature de l’État ils ont soutenu les « droits des homos », le « mariage gay », des textes sur les délits crapuleux, le remboursement des avortements, et des clauses restreignant l’exercice de la clause de conscience à l’assurance-santé pour des établissements religieux. Conclusion : le parti a perdu toutes les élections de l’État depuis 2002 et perdu depuis bien longtemps la majorité du Sénat de l’État. Les républicains n’ont rien prouvé de plus que leur rôle de pantins pour les gauchos qui se tordent de rire.

Après son échec en 1962 pour devenir gouverneur de la Californie, à cause d’une scission dans la base conservatrice du Parti républicain, Richard Nixon est arrivé à la conclusion que s’ils ne peuvent gagner avec seulement l’aile droite du parti, les républicains ne peuvent que perdre sans elle. Et donc à présent les républicains ne pourront vaincre sans le soutien des pro-vie et des catholiques.

Alors que le Parti républicain se débat pour élargir son audience électorale, il serait bien inspiré de ne pas marginaliser sa base. Ou alors, il se retrouvera à la benne de l’Histoire.


Photo : Le Président Nixon et S.S. Paul VI.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/will-the-republicans-abandon-pro-lifers.html

  1. NDT: plus à gauche que ce journal, c’est rare