Les prostituées nous précèdent. De Polytechnique aux trottoirs de Paris. - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Les prostituées nous précèdent. De Polytechnique aux trottoirs de Paris.

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C’était il y a 35 ans. J’étais le chef de l’armée de terre et, chaque semaine, mon état-major me présentait un sujet important concernant l’avenir de l’armée et la défense de la France.

Ce jour-là, les décisions à prendre, d’essence technique à forte implication budgétaire, étaient particulièrement pointues mais l’officier (inconnu de moi) chargé de les développer a été spécialement clair, synthétique et convaincant. Je l’ai félicité et lui ai demandé de venir dans mon bureau pour continuer à en parler. C’était le lieutenant-colonel Marescaux, un X du bureau Etudes.


C’est ainsi qu’est née entre nous, de deux générations différentes, une profonde amitié qui dure encore alors que nous sommes retraités. Il a aussi atteint les 5 étoiles et, surtout, est devenu diacre en charge des personnes prostituées. (Quant à moi, je m’occupe depuis longtemps de prisonniers.)

Il habite à côté de chez moi et est venu hier m’apporter son livre. Je me suis immédiatement mis à le dévorer et  je viens de lui téléphoner pour l’en féliciter et l’en remercier.


Je me suis en effet retrouvé dans beaucoup de ses pages s’agissant particulièrement du service.

J’y ai découvert concrètement le rôle des diacres, ces hommes qui ont reçu un appel particulier.

J’y ai été conforté dans ma foi chrétienne et dans ma conception de notre mission sur terre.
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Je m’y suis retrouvé car, au-delà de nos différences d’âge, nous avons eu tous les deux la même chance dans nos carrières respectives ; les responsabilités nous ont fait grandir et nous avons essayé de mettre l’Humain au centre de nos préoccupations. Nous avons, en plus, choisi de pénétrer des milieux difficiles et d’y servir non plus tant des groupes que des Personnes, des pauvres parmi les pauvres.

J’y ai appris beaucoup de choses notamment sur le diaconat. J’ai plusieurs amis diacres, j’admire leur engagement, je vois leur dévouement (et celui de leurs épouses) mais je les considérais trop comme des supplétifs des prêtres alors que l’Eglise leur demande souvent d’agir en autonomes aux périphéries.

J’ai découvert en 1953 non seulement le milieu carcéral mais surtout ce qui l’entoure et l’alimente à travers ces familles qui n‘en sont pas, hélas, d’où les horribles souffrances d’enfants et de jeunes sans repères qui sombrent dans la délinquance. Je sais par expérience qu’un visiteur peut contribuer, par son contact personnel dans la durée, faire évoluer favorablement certains détenus

S’agissant des personnes prostituées, je connaissais les difficultés et les souffrances inhérentes à leur état, mais c’est Henri qui m’a fait découvrir l’affreuse réalité mondiale à travers l’exemple criant de ses protégées nigérianes. Ce n’est pas le moindre mérite de son livre que de rapporter le scandale de ce nouvel esclavage. J’espère que, sur ce plan-là aussi, son message sera entendu, même s’il se soucie surtout d’aider ces personnes à sortir de leur condition.

Enfin et surtout, survivant étonné d’une génération qui a eu la chance d’avoir reçu des repères et d’en vivre, ce beau livre me conforte dans mes convictions.

Face au matérialisme grandissant de notre monde, il insiste sur le culte de La Parole transcendante, sur la place centrale de la charité dans le message chrétien, sur l’autorité à exercer comme un service.

Il pointe notamment trois notions qui sont miennes ;Savoir renvoyer l’ascenseur quand on a eu de la chance … Donner du temps au temps… et chercher (modestement) à agir sur les choses à travers les Personnes : pour cela, chercher à les rencontrer en tête à tête.

Henri, mon frère, merci.

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Citation p.144

« Je vais avoir bientôt 75 ans, l’âge de la retraite dans l‘Eglise. Ma lettre de mission a pris fin. Ma situation actuelle de malade avec un traitement lourd me rapproche de la fragilité des femmes que je côtoie à Tamaris. Je suis en train d’alléger mes activités (…) Même si je dois songer à me faire remplacer, je vais continuer cette mission d’accompagnement auprès des femmes victimes de la prostitution.

Je suis très heureux, de cette joie dont parle Jésus dans l’Évangile. Ayant lavé les pieds de ses disciples, il leur dit : «  Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Ils n’avaient manifestement pas compris. Vous m’appelez, Maître et Seigneur, et vous avez raison car vraiment je le suis. Si donc moi qui suis un maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns les autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, ce que j’ai fait pour –vous. Sachant cela, heureux êtes-vous si vous le faites.
Voilà le secret du bonheur : se mettre au service des autres. »

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On lit en 4° de couverture

Plutôt inattendue la question du curé de paroisse d’Henri Marescaux : « Avez-vous pensé au diaconat ? » Proche de la retraite, le général, qui a occupé de hautes fonctions dans l’armée française et s’implique alors dans la catéchèse des lycéens de Versailles, est surpris mais dit « oui ». On lui propose une mission auprès des personnes prostituées. L’ancien patron de Polytechnique n’hésite pas et fonce. Après ses premières armes au mouvement Le Nid, il fonde Tamaris et recrute des bénévoles. Il découvre un monde blessé par une grande précarité, des femmes, aussi des hommes, le plus souvent étrangers qui, pour survivre, sans travail ni papiers, n’ont d’autre recours que de tomber dans les pièges de la prostitution.

Henri Marescaux use de sa force de conviction pour, avec son équipe, tendre la main à ces personnes prostituées qu’il écoute, accueille, aide à s’en sortir et avec lesquelles il lit l’Évangile et prie.

On lira ici le récit d’un combat fraternel contre l’exploitation de l’homme et de la femme. On découvrira l’engagement d’un chrétien dans le service diaconal du plus pauvre. On entendra aussi Henri Marescaux confier sa joie de baptiser parfois quelques filles de la rue et du trottoir, persuadé que « les prostituées vous précèdent dans le Royaume » !

Henri Marescaux a été directeur de l’École Polytechnique (dont il fut élève). Il sera ensuite Major général de l’Armée française et Inspecteur général des Armées.

Ordonné diacre en 2004, il fonde une association d’aide aux prostituées.

Raphaëlle Simon, qui a recueilli le témoignage d’Henri Marescaux, est journaliste et collabore à diverses publications dont notamment l’hebdomadaire La Vie.

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Les prostituées nous précèdent

De Polytechnique aux trottoirs de Paris

Par Henri Marescaux

Avec Raphaëlle Simon

EdItions Médiaspaul

150 pages 18€

ISBN 976-2-7

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