Les plus grands péchés dans l’incident de Covington - France Catholique
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La justice de Dieu
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Les plus grands péchés dans l’incident de Covington

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Je n’aime pas écrire à propos des échecs et des péchés, et j’aimerais beaucoup que les responsables de mon Eglise me donnent moins souvent l’occasion de le faire.

Maintenant, tout le monde a entendu parler de ce qui est arrivé aux garçons du lycée catholique de Covington. Ils étaient au mémorial Lincoln, et attendaient l’autobus qui devait les ramener chez eux dans le Kentucky. Bien sûr, ils étaient venus à Washington, pour protester contre l’e meurtre des enfants à naître. En d’autres termes, à l’inverse de presque tous ceux qui vont manifester à Washington, il n’étaient pas là pour faire campagne, ni pour condamner un parti politique, ni pour demander quelque chose pour eux, mais pour protéger des vies humaines qui sont maintenant passibles de destruction. Certains d’entre eux portaient une casquette avec « Restaurons la grandeur de l’Amérique ».

Ils ont alors été harcelés dans les termes les plus injurieux, par les membres de ce qui semble être un groupe de fous, « les Africains israélites ». Ils n’ont pas répondu de même. Ils ont commencé à chanter des chants de l’école, pour noyer les insultes. A ce moment-là, un autre groupe de protestataires est entré sur scène. Ils ont hurlé après les garçons, leur disant de retourner en Europe. Ce groupe-là était mené par un amérindien (moi aussi, je suis un indigène ; je suis né aux Etats Unis), qui jouait du tambour, à quelques centimètres du visage d’un des garçons qu’il semblait avoir pris pour cible. Le garçon, déconcerté, a tenu bon, et gardé un sourire crispé.

Enumérons les péchés qui ont suivi : Le diocèse de Covington, de concert avec de nombreuses organisations et personnes, s’est précipité pour condamner le garçon dans des termes très durs. Ils l’ont fait sans même savoir ce qui s’était passé. Après tout, ils n’étaient pas là.

Cela s’appelle PREJUGE, ou JUGEMENT HATIF. L’arbre et la corde sont prêts, et on le dit publiquement, avant même de savoir quoi que ce soit. Qu’est-ce qui provoque le péché de préjugé ? Pas mal de choses, dans ce cas précis. L’une est la haine raciale : beaucoup de gens ont sauté à la conclusion parce que l’accusé était blanc. Une autre est notre mépris endémique envers les garçons. Une autre encore une faction politique : Les gens qui ne pensent pas ce que je pense sur le sujet X – remplir le blanc – ne font pas que se tromper, être myopes, ignorants ou simplement animés d’une opinion différente de la mienne sur ce qui est possible ou souhaitable pour le bien commun. Ils sont méchants.

Et ceci a été rapidement suivi d’un esprit de vindicte. Les gens ont réclamé que ce garçon soit renvoyé, et ils ont été contents de le soumettre, lui, sa famille et son lycée, à une disgrâce nationale. Le plaisir de la vengeance fait perdre aux gens le sens des proportions, et oublier leurs péchés.

Si je ne me trompe, nous ne sommes pas sur une terre de saints. Etre impoli envers un vieil homme est mal, même quand le vieil homme se comporte mal. Mettons la pire interprétation sur le comportement du garçon. Chacun de nous a fait un tas de choses qui sont cent fois plus méchantes, viles et destructrices que ne l’est le péché en cause. Si le garçon méritait d’être renvoyé pour cela, nous devrions tous mériter, pour nos pires péchés, des supplices prolongés, suivis d’une lente pendaison. Le simple appel à une punition sauvagement disproportionnée et impitoyable était un tel péché.
Un tas de gens ont commencé à hésiter. D’autres ont voyagé sur internet pour trouver quelque chose, n’importe quoi, qui pourrait jeter un mauvais jour sur le lycée. Certains ont prétendu que le garçon n’avait pas écrit lui-même parfois avec une grammaire douteuse, sa défense où il expliquait ce qui s’était passé. Ils n’avaient, à l’évidence, aucune preuve de ce dont ils l’accusaient.

Ce fut un péché de CALOMNIE. A ce moment-là, les gens savaient parfaitement que les garçons n’avaient pas cherché la confrontation, et qu’ils avaient été déjà largement maltraités par des adultes.

Maltraiter les faibles – enfants, femmes, jeunes – est à tout le moins un péché de COUARDISE, et les traiter de « pédé » et d’ « enfant d’inceste » aggrave la maltraitance du péché d’OBCENITE. Dissimuler la vérité sur le contexte de l’incident, vérité qui aurait atténué sinon totalement exonéré toute culpabilité, c’est commettre le péché de DETRACTION.

L’indien au tambour et son groupe se sont montrés au sanctuaire de l’Immaculée Conception le lendemain soir, pour essayer de déranger la messe. C’était un péché de SACRILEGE, contre le lieu saint et la dévotion de personnes innocentes ; dans le contexte de ce qu’ils avaient déjà fait, c’était le péché de REBELLES et de SEMEURS DE DISCORDE .

Le lycée a dû rester fermé le lundi suivant, et le garçon et sa famille ont reçu de nombreuses menaces de violence et de mort. J’en ai vu certaines. L’incitation au crime n’est pas à prendre à la légère pour la police. Ce sont à tout le moins, des péchés de MALVEILLANCE, sinon d’intolérance ; des péchés qui n’ont pas été commis dans la chaleur d’une situation survenue brusquement, mais à froid ; délibérés, calculés, intentionnels.

Au pire, ce sont des péchés de VIOLENCE et de participation par procuration au mal qui est désiré, si quelqu’un était assez fou ou assez méchant pour brûler et tuer.

Je n’appelle pas à la pendaison du préjudiciable, du rebelle, du couard, du trompeur, du vindicatif, du factieux, du méchant ou du violent. Le fait est que entourant ces garçons, et donnant à leurs paroles et leurs actes la pire interprétation possible, il y avait des foules de gens à commettre les péchés que j’ai dénoncés, péchés qui en ordre de grandeur, sont bien plus misérables.

Que des gens puissent les commettre sans même se rendre compte du piège qu’ils ont posé sous leurs propres pieds me stupéfie. Je ne le comprends pas. Je ne suis pas un saint. J’ose dire qu’ils ne sont pas des saints non plus. Mais ils croient qu’ils le sont.

Ils doivent croire qu’ils le sont parce que personne, se sachant plongé des pieds à la tête dans un égout moral, ne tempêterait ou ragerait contre la saleté des chaussures de son voisin. Ce serait pire qu’un non-sens. Ce serait comme de supplier que la vengeance de Dieu descende sur nous.

26 janvier 2019

https://www.thecatholicthing.org/2019/01/26/the-greater-sins-in-the-covington-incident/