Les partis politiques à la peine - France Catholique
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Les partis politiques à la peine

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Les résultats des élections municipales, la nomination d’un nouveau gouvernement, les interrogations sur l’avenir des partis politiques (ne serait-ce qu’à l’occasion du retrait de Jean-Louis Borloo de ses mandats) sont autant de motifs de s’interroger sur la vie civique dans notre pays, son degré de vitalité et la chance de voir une nouvelle génération s’associer aux responsabilités. Certes, on doit faire du mot « crise » un usage modéré, mais comment nier le malaise qui domine en ce moment l’opinion française et qui s’est manifesté dans l’abstention massive à une consultation électorale, qui, pourtant, concerne les citoyens au premier chef, puisqu’il s’agit des leviers de commande des collectivités les plus proches de leur existence quotidienne ? Pour les socialistes, la leçon est particulièrement amère, puisque c’est tout le dispositif municipal qu’ils avaient patiemment constitué depuis des décennies qui se trouve déglingué. C’est la substance même de leur organisation qui est en cause, car ce sont des milliers de militants qui se trouvent mis hors circuit de l’appareil des pouvoirs.

Certains espèrent que ce sera l’occasion d’un rajeunissement et d’un renouvellement des cadres. Mais c’est un vœu qui n’aura de suite efficace que si la nouvelle génération répond à l’appel. Et puis les élections européennes vont être un autre coup de semonce. Le Front national est en concurrence directe avec l’UMP, et l’on se demande qui va prendre la tête de la compétition entre les deux formations. Il en va de même entre le Parti socialiste et les écologistes qui espèrent renouveler le bon score qu’avait réalisé Cohn Bendit la dernière fois. Ce sera l’occasion d’un examen de fond. Les partis sont-ils vraiment armés pour répondre aux grandes questions d’aujourd’hui ? La philosophe Simone Weil voulait hier leur suppression. Mais dans les conditions actuelles, ils sont irremplaçables. À eux de répondre aux défis pressants qui les contraindront à se transformer.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 7 avril 2014.