Pas d’ambiguïté pour les amateurs du genre : il s’agit bien de bande dessinée historique. Graphisme classique, décors soignés, récits faisant la part belle aux flash-back sans en abuser… D’entrée, le lecteur se retrouve en terrain connu. Le trait est précis, le rythme de lecture agréable. Au lieu d’un surplus indigeste de textes, la rigueur documentaire se fond idéalement dans les nombreux personnages et des ambiances de couleurs qui rappellent le péplum.
Ces deux récits forment chacun une fresque colorée, violente et profondément humaine, où se mêlent les destinées de l’Empire et de l’Église. Un personnage essentiel les rassemble, omniprésent : Rome. Et cette unité de lieu, historique et spirituelle, suffit à tout résumer.
Motif tissé par les passions et la grâce
Car tel est l’enjeu réel de la collection : rendre visible, grâce aux qualités propres de la bande dessinée, ce que l’Histoire doit au motif tissé par les passions humaines et par la grâce. Quel meilleur exemple que celui de Pierre, premier des apôtres ? Hémiplégique de la foi, pétri de contradictions, Simon est pourtant devenu « Kephas », le rocher. Avec finesse, le scénario reprend quelques épisodes de l’Évangile en les tressant autour de l’écho de cette nouvelle naissance. Car tel est l’événement fondateur, d’une résonance spirituelle et historique inestimable, qui fait de Pierre le premier pape.
La primauté de Pierre
Et introduit de fait l’un des thèmes majeurs de la collection : celui de la primauté de l’évêque de Rome. Quatre siècles plus tard, Léon le Grand lutte toujours pour la préserver. Face aux hérésies, comme le nestorianisme qui fait de Jésus un dieu détaché de toute part d’humanité. Face aux soubresauts sanglants des successions de l’Empire. Et, ce que l’Histoire retiendra avant même son triomphe du concile de Chaldédoine, face à Attila, l’incarnation de l’épouvante de son temps.
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Bernard Lecomte, Pat Perna, Marc Jailloux, Saint Pierre, Une menace pour l’empire romain, éd. Glénat/Le Cerf, 56 pages, 16 €.
Bernard Lecomte, France Richemond, Stefano Carloni, Léon le Grand. Défier Attila, éd. Glénat/Le Cerf, 56 pages, 16 e.
Pour aller plus loin :
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
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- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Jean-Paul Hyvernat
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