Les OGM ne sont pas dangereux ? - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Les OGM ne sont pas dangereux ?

Au moment de l’ouverture du Salon de l’Agriculture, une campagne de publicité choc démarre aujourd’hui dans le métro parisien. L’association France Nature Environnement entend notamment dénoncer l’utilisation dissimulée des OGM.
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Le 4 janvier 2011, dans l’Osservatore Romano, le cardinal Peter Turkson, président du conseil pontifical Justice et Paix a indiqué ses réserves concernant les OGM. Cette interview fait suite à un communiqué de presse du 2 décembre 2010 où le Saint-Siège se démarque de la position favorable de quelques membres de l’Académie pontificale pour les sciences, orientation n’engageant pas l’académie dans son ensemble.
Si l’on en croit le fameux site In­ternet Wiki­leaks, le Vatican et certaines Églises d’Afrique feraient l’objet de pressions de la part de lobbies pro-OGM. Ces pressions économiques et politiques ne peuvent être contredites que par la factualité scientifique. Or le livre de Marie-Monique Robin, Le monde selon Monsanto (2008) montre la difficulté de collecter des faits précis.

Louis-Marie Houdebine affirme, lui, dans OGM, Le vrai et le faux (2003) : « Dans le domaine des OGM, il n’y a eu jusqu’à maintenant aucun déraillement qui vaille la peine qu’on en parle. » Est-ce si sûr ? On se souvient d’exemples de dérapages bénins. Les tomates OGM qui pourrissaient moins vite par exemple. Elles ont été abandonnées parce que la manipulation du gène de mûrissement avait des conséquences imprévues, telles qu’une peau molle, un goût étrange et des changements dans la composition de la tomate… Quant au riz doré, qu’on disait capable d’apporter de la vitamine A et du fer aux personnes carencées, Marie-Monique Robin nous apprend qu’il « a fini dans les oubliettes de l’histoire, car dès qu’il a été cultivé dans les conditions réelles, il produisait une quantité de béta-carotène si dérisoire qu’il ne servait absolument à rien… On n’a jamais su pourquoi. »

Le cas des plantes transgéniques herbicides est a priori plus grave. Elles sont censées éviter l’emploi de produits chimiques. Peu de tests ont été effectués au long terme, mais puisque les plantes OGM sont des plantes comme les autres, selon « le principe d’équivalence en substance », on peut s’affranchir de la rigueur scientifique et s’appuyer sur le travail de la firme Monsanto qui a, par exemple, inventé un soja herbicide, même si l’entreprise de Saint-Louis communique peu ses résultats scientifiques, par crainte de la concurrence. Cela dit, des différences existent avec le soja conventionnel et Marie-Monique Robin cite des tests menés sur des rats qui ne sont guère rassurants sur les effets à moyen terme de la consommation régulière d’un tel soja.

Par ailleurs, le développement de supermauvaises herbes résistantes aux herbicides est un effet secondaire que les agriculteurs sont obligés de constater. « La quantité d’herbicides épandus sur les trois principales cultures des États-Unis (soja, maïs, coton) a augmenté de 5% entre 1996 et 2004, ce qui représente 138 millions de litres supplémentaires. » Finalement, le rendement des sojas transgéniques par rapport au soja traditionnel est inférieur de 5%.

Le professeur Arpad Pusztai a été écarté du Rowett Research Institute d’Aberdeen, parce que le résultat de ses recherches à propos d’une super pomme de terre ne convenait pas. Il déclare : « Il est impossible de savoir où le gène bombardé va atterrir dans la cellule cible. Je pense que la localisation aléatoire du gène explique la variabilité dans l’expression de la protéine, en l’occurrence de la lectine. Une autre explication tient peut-être à la présence de ce qu’on appelle le « promoteur 35S », issu du gène du virus de la mosaïque du chou-fleur, destiné à promouvoir l’expression de la protéine, mais dont personne n’a vérifié quels effets connexes il pouvait engendrer ; toujours est-il que les pommes de terre transgéniques provoquaient des effets inattendus sur les organismes des rats. Ils présentaient des cerveaux, des foies et des testicules moins développés que ceux du groupe contrôle, ainsi que des tissus atrophiés, notamment dans le pancréas et l’intestin […] »

Quant au coton Bt, Louis-Marie Houdebine reconnaît que le succès est des plus mitigé en Inde où « les rendements sont très bas, les capsules difficiles à cueillir, la fibre du coton plus courte, d’où un prix 20% plus bas… » En Chine, selon une étude réalisée en 2006, « l’Académie de la science constate que […] pendant les trois ans qui ont suivi l’introduction des cultures Bt, les paysans étaient parvenus à réduire de 70% leur usage de pesticides et à augmenter de 36% leurs grains ; en revanche en 2004, ils ont dû pulvériser autant d’insecticides que les producteurs conventionnels, ce qui s’est traduit par un revenu net moyen inférieur de 8 % à celui des producteurs conventionnels, parce que le coût des semences est trois fois plus élevé… » C’est que « les plants de coton transgénique ne produisent pas que la protéine de résistance au Roundup, mais aussi d’autres protéines inconnues produites par le processus de manipulation ».
Pour nous rassurer on nous dit que cultiver des plantes transgéniques n’est pas grave, puisque la pollution génétique serait peu importante. « Il apparaît que le maïs ne se dissémine que très faiblement. Une dissémination reste normalement inférieure à 1%. » Les arracheurs de plantes transgéniques ne sont donc que des ignorants et des fanatiques.
Pourtant, une étude d’Ignacio Chapela de l’université de Berkeley montre non seulement une contamination du maïs mexicain entre 3% et 10 %, ce dont tout le monde se doutait, mais aussi l’aspect aléatoire de la contamination génétique quant à la place de son insertion dans le génome de la plante. « Le fait que les transgènes soient instables a des implications graves. Étant donné que le comportement d’un gène dépend de sa place dans le génome, l’ADN déplacé pourrait créer des effets absolument imprévisibles. »

Le génie génétique peut être un progrès en certains domaines. Un exemple est celui de la fabrication d’insuline humaine à partir de bactéries. Mais, d’une part, il s’agit de bactéries et non de plantes ou d’animaux, d’autre part, la fabrication est confinée sans dissémination possible. Il faudrait voir si ce succès, comme celui de la fabrication de l’hormone de croissance et du vaccin de l’hépatite B n’est pas spécifique, réservé aux êtres unicellulaires et peu généralisable à toute vie biologique.
Ceux qui invoquent le principe de précaution pour les plantes OGM demandent d’abord plus de rigueur scientifique. Or les travaux indépendants des groupes économiques puissants ne sont pas si nombreux. Si on teste les rats, faut-il encore le faire sérieusement jusqu’à leur mort. D’une part, la science a du mal à être indépendante du pouvoir économique, particulièrement aux États-Unis, ce que montre bien le livre de Marie-Monique Robin, mais d’autre part le scientisme que l’on retrouve aussi en Europe s’aveugle dans une confiance béate envers le progrès. Dire que les plantes OGM ne sont pas a priori différentes des plantes conventionnelles est un postulat peu scientifique. « Le principe d’équivalence en substance est un alibi qui a été créé ex nihilo pour éviter que les OGM ne soient considérés au moins comme des additifs alimentaires, ce qui permet aux entreprises de biotechnologies d’échapper aux tests toxicologiques » (M.-M. Robin). Comme succès de la technoscience biologique, Louis-Marie Houdebine prend l’exemple des huîtres triploïdes. Mais comment se fait-il que, depuis que ce procédé s’est généralisé, la mortalité des huîtres est passée de 10% à 80 %, menaçant l’existence-même de l’ostréiculture ?

Il s’agit d’exiger plus de science et non pas moins ; en revanche, la vision « scientifique » du vivant n’est pas sans poser problème. « Une vision mécaniste et réductionniste du vivant » est-elle légitime ? J’ai essayé de montrer, dans mes récentes chroniques de France Catholique, pourquoi les plantes et les animaux ne sont pas simplement des machines perfectionnées dont il suffirait de découvrir progressivement le plan caché. Nous avons des caractéristiques propres à l’être vivant qui empêchent toute réduction à un schéma mécaniste. Si dans le vivant, un tout émergent est irréductible à ses parties, c’est déjà la fin du gène tout-puissant. L’instabilité est un propre du vivant. Il faut aussi refuser « la pensée unique en biologie » selon le mot de Michel Morange.
La conséquence de cette position est que nous ne serons jamais « maîtres et possesseurs » des processus biologiques. Nous ne pourrons jamais contrôler les conséquences des manipulations génétiques. Parce que le savoir sera par principe limité, le pouvoir absolu n’existe pas. Or cette idée est très difficile à admettre pour un chercheur. Il a consacré sa vie à la noble tâche du savoir scientifique. Il voit les connaissances grandir. Et il faudrait admettre que nous avons une irréductibilité dans l’analyse de la vie ? Au fond de son esprit, cette idée lui paraît inacceptable. Sans être forcément mégalomane ou imbu de son savoir, avec une pointe inconsciente de mépris pour « les ignorants écologistes », reconnaître ses limites ce serait contredire ce qui est le désir puissant de sa raison, découvrir la vérité du vivant. Il en rajoute alors dans la confiance aveugle en son savoir futur qui, forcément, se transformera en une puissance technique bénéfique. Pourra-t-on un jour remonter l’irréversibilité du temps ? Pourra-t-on voyager jusqu’à la galaxie d’Andromède ? Pourra-t-on faire la pluie et le beau temps ?

Parce que certains biologistes refusent de reconnaître l’indétermination et l’irréductibilité du vivant, ils s’enferment dans une croyance scientiste et rêvent plus de science–fiction que de sciences.
Si nous regardons précisément la transgenèse d’une plante, nous sommes très loin de contrôler la manipulation. L’examen du processus de transgenèse apparaît difficilement d’une neutralité absolue. « Les organismes végétaux possèdent des mécanismes de défense chargés de repousser les corps étrangers qui tentent de les pénétrer par effraction — et cela vaut, bien sûr, pour les gènes provenant d’autres espèces du monde vivant. C’est tellement vrai que, dès le début, les mêmes biologistes ont compris que la manipulation génétique ne pourrait se faire sans le recours à un intermédiaire, ou à une « mule », un « cheval de Troie », capable de transporter le gène sélectionné et de le faire entrer par force dans la cellule cible. Voilà comment ils se rabattirent tous sur une bactérie qui prolifère sur le sol, appelée Agrobacterium tumefaciens, qui présente la faculté d’insérer certains de ses gènes dans les cellules végétales pour y provoquer des… tumeurs. En d’autres termes, cette bactérie est un agent pathogène qui modifie le patrimoine génétique des cellules en les infectant… On s’emploie à isoler sur le plasmide le gène responsable des tumeurs pour le remplacer par le gène d’intérêt, en y ajoutant un « promoteur », c’est-à-dire une séquence d’ADN qui permet de déclencher l’expression du gène. Il s’agit bien souvent, d’un gène appelé « 35S », issu du virus de la « mosaïque du chou-fleur » et apparenté à celui de l’hépatite B, d’où l’inquiétude de certains empêcheurs-de-bricoler-en-rond…

Mais ce n’est pas tout : si le gène induisant la tumeur a été supprimé, comment savoir que le plasmide a fait son travail en insérant le gène de substitution dans la cellule végétale ? La seule solution qu’ont trouvée les apprentis sorciers, c’est d’adjoindre à la construction génétique ce qu’ils appellent un « marqueur de sélection », en l’occurrence un gène de résistance aux antibiotiques (généralement la kanamycine)… à l’heure où la résistance aux antibiotiques est en passe de devenir un grave problème de santé publique, certains Cassandre craignent que le « marqueur de sélection » soit absorbé par les bactéries qui peuplent la flore intestinale des humains, réduisant la capacité de lutter contre les agents infectieux.
Non seulement le scientiste a une vision mécanique du vivant et une confiance très grande dans les capacités présentes et futures de son savoir, mais il a aussi du mal à reconnaître la légitimité d’une rationalité autre que la sienne. « Une démocratie ne peut fonctionner en s’appuyant sur des condamnations non fondées sur un minimum de rationalité », nous dit Louis-Marie Houdebine. Mais de quelle rationalité parle-t-il ?
Certains scientifiques ont une haute conscience de l’ignorance scientifique de leur interlocuteur : « De quoi vous mêlez-vous, puisque vous n’êtes pas compétents ? » Mais ils peuvent s’illusionner eux-mêmes sur les autres dimensions de la raison (morale et philosophique) et leurs propres incompétences. Louis-Marie Houdebine peut défendre une forme d’eugénisme, disserter sur des questions de géopolitique, défendre le point de vue des puissances économiques, distinguer l’homme de l’animal sans aucun argument, réfléchir sur la nature sans point de vue critique. Il ne cesse finalement de sortir de la compétence scientifique qui est pour lui la seule rationnelle. S’il acceptait la pluralité de la raison (technique, scientifique, éthique, philosophique…) et la nécessité d’une ouverture et d’un dialogue entre les différents domaines de rationalité, il se rendrait compte que l’argumentation anti-OGM de non-scientifiques n’est pas si dénuée « d’un minimum de rationalité » et que, a contrario, une forme d’irrationalité existe chez de nombreux chercheurs scientifiques.
Un autre problème est la confusion des genres et des pouvoirs. La force du livre Le monde selon Monsanto, est de montrer cette collusion entre pouvoirs politique, économique et scientifique. Pour ceux qui n’ont que deux heures regardez le film éponyme, mais le livre se lit comme un thriller. La démonstration est si effrayante que les pro-OGM crient à l’exagération. Ce n’est pas parce que Monsanto serait machiavélique que les OGM ne seraient pas un progrès scientifique. Il faudrait distinguer les questions scientifiques et économiques. Peut-être la collusion des pouvoirs aux États-Unis n’est-elle pas la même en Europe, etc.

Alors que j’écris ces lignes en essayant de décrypter le discours scientiste d’Houdebine, je surfe sur la toile et voilà ce que je découvre. Le 4 février 2008, le professeur Marcel-Francis Kahn a écrit à Christian Vélot pour annoncer sa démission de l’AFIS, Association française pour l’information scientifique : « Mon cher col­lègue… J’ai demandé à la rédaction de Science et Pseudoscience que mes lettres où je demandais (avec courtoisie et sans mettre en cause a priori leur honnêteté scientifique…) que Marcel Kuntz et Louis-Marie Houdebine indiquent leurs liens avec Monsanto et ses filiales, comme en médecine (je m’occupe d’un journal scientifique médical) il est devenu obligatoire de préciser ce qu’on nomme conflits d’intérêt. La publication de mes courriers et la réponse à mon interrogation m’ont été refusées bien que j’avais indiqué que ma présence au sein des comités scientifique et de patronage dépendrait de cette publication. J’ai donc démissionné de ces deux comités et j’ai indiqué que je rendrai publique cette démission. » Finalement la manipulation n’est peut-être jamais loin… à moins d’expliquer que ce scientisme militant se « loge » ailleurs…

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Documents :

La campagne de l’association France Nature Environnement serait jugée stigmatisante par certains exposants du salon de l’Agriculture.

http://www.fne.asso.fr/fr/nos-dossiers/Agriculture/campagne-2011/ogm.html

http://www.fne.asso.fr/fr/nos-dossiers/ogm/les-ogm–definition-enjeux-risques.html


Des élus dénoncent la campagne de France Nature Environnement

http://www.ouest-france.fr/region/bretagne_detail_-Des-elus-denoncent-la-campagne-de-France-Nature-Environnement_40805-1694780_actu.Htm

Bernadette Malgorn interpelle les ministres de l’Agriculture, de l’Environnement et le président du Conseil régional :

« Nous ne pouvons accepter de telles contre-vérités et la stigmatisation de la profession agricole alors que Bruxelles a abandonné son contentieux sur l’ensemble des bassins versants bretons et que le gouvernement, avec le soutien de notre collectivité, vient de lancer un plan sans précédent de lutte contre les algues vertes » déclare Bernadette Malgorn.

http://www.agencebretagnepresse.com/

Marc LE FUR : Mme Kosciusko-Morizet doit suspendre immédiatement le financement de France Nature Environnement.

LOUDEAC — « Je suis scandalisé par l’affiche de France Nature Environnement » déclare le Député Marc LE FUR en découvrant la nouvelle affiche de France Nature Environnement.

« Les premières victimes de cette affiche sont les professionnels bretons du tourisme. Chacun sait que la période actuelle est déterminante pour leur saison touristique. C’est la période des salons et des réservations. Cette affiche est avant tout un coup de poignard dans le dos du tourisme breton » affirme Marc LE FUR.

http://www.marclefur.com/article-marc-le-fur-l


L’élevage des cochons non respectueux de la dignité des animaux