Si vous êtes un intellectuel dans une ville comme Charlotte en Caroline du Nord, et si vous appartenez au Parti progressiste, vous êtes un suiveur. Journaliste, professeur d’université, urbaniste, politicien ou bohémien, vous avez vraiment envie d’être ailleurs. Vous ne trouverez votre place, pensez-vous, que dans des villes comme Boston, New York, Portland, Seattle ou San Francisco.
Selon vous, des villes telles que Charlotte, où j’ai vécu pendant près de vingt ans, sont des lieux d’exil, tolérables seulement si l’on travaille à les transformer à l’image de villes que vous admirez. Je sais que c’est vrai, même si beaucoup le nient, parce que pendant longtemps c’était mon opinion. Et comme mes collègues, je ne l’ai jamais remise en question.
Donc, je n’ai pas été surpris quand un chroniqueur local a récemment appelé les catholiques qui suivent l’Eglise sur des sujets tels que la contraception, l’homosexualité et le mariage homosexuel, « des moutons obéissants ». Il a utilisé ce terme après avoir cité un dissident, Marco Cipolletti, le chef du Ministère diocésain pour les catholiques homosexuels de St-Pierre, paroisse jésuite libérale du centre de Charlotte.
Ironiquement, saint Ignace de Loyola – le fondateur des Jésuites – a enseigné dans ses Exercices spirituels : « Nous devons nous abstenir de juger par nous-mêmes, et garder l’esprit toujours prêt et prompt à obéir en toutes choses à la vraie épouse du Christ notre Seigneur, notre Sainte Mère, l’Église hiérarchique. »
Saint Ignace savait qu’une institution vieille de 2000 ans [NDT : 1500 ans à son époque] comme l’Église catholique pourrait bien en savoir plus long que nous. Mais, naturellement, se posant comme des autorités infaillibles, les progressistes ne pourront jamais comprendre ce principe. J’ai eu la chance d’étudier les Exercices spirituels à St-Pierre, mais pendant cette expérience, on m’a dit de ne pas tenir compte des « Règles pour penser selon l’Église » de saint Ignace. Je ne crois pas avoir été le seul à recevoir ce conseil.
Heureusement, Dieu avait d’autres plans pour moi. J’ai passé des heures à méditer les règles de saint Ignace. Elles m’ont conduit à vivre une foi catholique authentique, au lieu d’un catholicisme tiède ou social. En dépit de nombreuses blessures profondes, de défauts et d’erreurs, j’espère que je suis maintenant un catholique qui s’efforce de comprendre l’Église, et non les distorsions politiques de cette Église dont nous entendons si souvent parler.
Saint Ignace nous invite à suivre les disciplines prescrites : chanter les psaumes, prier l’Office divin, louer les vœux relatifs à notre manière de vivre individuelle, jeûner et faire maigre quand il le faut, assister à la messe, faire pénitence, reconnaître et respecter nos supérieurs. Et cependant, si nos supérieurs ne suivent pas les enseignements de l’Église dans leur vie, nous avons le devoir de parler à leur sujet à ceux qui pourraient remédier à la chose.
En tant qu’un des nombreux moutons séculiers — et tous les laïques sont des moutons même s’ils ne veulent pas l’admettre — je n’ai jamais fait cela. J’ai simplement accepté le cri de ralliement des dissidents proclamant que la contraception, l’avortement et le sexe en dehors du mariage me libéraient, et que l’homosexualité n’était que l’un des choix d’une personne libre. Alors, pourquoi le condamner ?
Pourtant, tout ce que le fait d’adopter ces opinions m’a apporté est l’esclavage, et tous ceux qui les partagent ont eu la même expérience. Comme la plupart de mes collègues, mon malheur venait de ce que j’écoutais les ordres de la société séculière. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à vivre selon les enseignements de l’Église que j’ai compris combien ces vues sont fausses et préjudiciables, particulièrement pour les pauvres. Tous ces péchés capitaux auxquels nous refusons de renoncer nous paralysent dans cette vie et rendent la vie impossible dans l’autre monde.
Ce que j’ai trouvé partout parmi l’élite libérale, c’est un désir de se conformer – à une manière de vivre qui s’oppose aux institutions traditionnelles de notre civilisation, religieuses et politiques. Partout où j’ai vécu — au sud de Boston, à Washington, D.C., à Missoula, dans le Montana — partout où je suis allé — New York, Chicago, San Francisco – les opinions étaient toujours les mêmes. C’étaient les vrais conformistes, les moutons qui ne questionnaient vraiment jamais leurs propres vues.
Ils mettaient en cause l’autorité, toute autorité sauf celle des chefs qu’ils suivaient. Ils acceptaient et adoptaient l’idée que le sexe s’était libéré en quelque sorte et que le seul chemin vers l’utopie sexuelle était de détruire l’Église catholique et son enseignement. C’étaient des moutons, mais ils critiquaient sévèrement ceux qui avaient choisi le vrai Berger, même quand ils proclamaient qu’ils suivaient le Christ.
Oh, ils toléraient le christianisme, aussi longtemps que Jésus-Christ était peint comme une sorte de joueur de flûte d’amour qui s’en prenait seulement à l’élite régnante et aux riches. Mais l’élite culturelle était sacrée, même si elle déforme et dénature l’Évangile pour correspondre à un programme en grande partie non vérifié.
Dans l’Eglise catholique, j’ai trouvé une bonne volonté de réfléchir, raisonner, examiner, tester. Jean Paul II a ouvert mon cœur, et plus qu’aucun autre penseur le pape Benoît XVI a ouvert mon intelligence bouchée.
Jésus a dit, Suivez-moi, ce qui signifie que vous avez le choix : suivez le Fils de Dieu ou suivez l’homme. Vous devez choisir. Suivrez-vous les chefs politiques comme notre président qui retirent la liberté religieuse et appellent ce qu’ils font une protection de la liberté des femmes ? Suivrez-vous les journalistes qui se disent catholiques mais ne connaissent pas leur foi, ou ceux qui parlent ouvertement en faveur du genre de vie homosexuel malgré ce que l’Eglise a enseigné pendant des siècles ?
Suivrez-vous les évêques et les prêtres trop embrouillés ou faibles pour demander que les catholiques connaissent et vivent la vraie foi ? Ou suivrez-vous les grands papes récents tels que Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI ? Ou les vrais chefs tels que le cardinal Timothy Dolan, l’archevêque Charles Chaput ou les évêques comme Thomas Tobin de Providence, ou l’évêque de mon diocèse, Peter Jugis, que l’on attaque actuellement
Renoncerez-vous aux faux maîtres de notre société pour suivre les maîtres de notre Église ? Suivrez-vous ceux qui parlent vraiment pour l’Église, ou ceux qui se sont établis comme de faux porte-parole ?
Ce qui est le plus important de tout, suivrez-vous notre Seigneur Jésus Christ, le Bon Berger, et ses bergers sur terre qui vous emmèneront à l’union avec Dieu au Paradis ?
Kevin Bezner, nouveau collaborateur de The Catholic Thing, est professeur d’anglais à Belmont Abbey College, en dehors de Charlotte, NC. Son article sur la désolation spirituelle est publié dans le numéro courant de Lay Witness.
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/sheep.html