C’est quand même une extraordinaire histoire que celle de ces 33 mineurs de San José au Chili, qui doivent en ce moment-même retrouver la surface de la terre après être restés prisonniers deux mois durant au fond de leur galerie obstruée. Le Chili vit une véritable épopée nationale sous les yeux du monde entier.
Un monde présent sur place, avec un nombre impressionnant de journalistes qui ne veulent pas perdre une miette de l’événement. Il faut dire aussi qu’il y a tous les ingrédients d’une aventure télévisuelle, avec le mystère des profondeurs, le suspens de l’attente, les prouesses techniques de ceux qui ont œuvré sans relâche pour la délivrance des mineurs, et puis la question essentielle du moral. Pourvu qu’ils tiennent ! Et ils ont tenu, ne serait-ce qu’à cause du rôle d’un leader, qui les a aidés à s’organiser.
C’est un véritable film qui s’est déroulé sous le regard du village médiatique mondial, depuis le début du drame jusqu’à son dénouement. Et, avantage supplémentaire, nous n’avons affaire qu’à du positif dans cette épopée. Il n’y a pas de méchants dans l’histoire, il n’y a que des héros qui seront acclamés au terme de leur épreuve par un auditoire mondial enthousiaste. Les sauveurs aussi sont des héros, bien sûr, accompagnés de toute notre sympathie. Et au terme de l’aventure, si tout se termine bien, comme nous l’espérons tous, la seule difficulté consistera à gérer l’émotion générale. De ce point de vue, on sait notre époque bien armée. Nous n’avons jamais autant disposé d’équipes de psychologues aptes à aider les rescapés, même s’il s’agit cette fois d’aider à assumer l’émotion du retour à la vie. Si seulement le Chili pouvait trouver son profit dans une telle parabole, ne serait-ce que pour recouvrer son unité. Mais nous aussi humbles spectateurs avons beaucoup à en apprendre.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 13 octobre 2010.
Vive émotion lors du sauvetage des mineurs chiliens
http://www.lepoint.fr/vive-emotion-lors-du-sauvetage-des-mineurs-chiliens-13-10-2010-1248961_19.php
