Les martyrs d'Égypte - France Catholique
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Les martyrs d’Égypte

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Le récit est succinct, mais sa sobriété en dit plus qu’un long discours. Je l’ai lu sur le site du quotidien Libération. Une femme, Mariam, raconte ce qui s’est passé lors de l’attentat de vendredi dernier, qui a fait 29 morts en Égypte, 29 coptes parmi lesquels des enfants. « “Ils m’ont pris mon frère. Ils lui ont tiré une balle sous le menton puis une autre dans le cœur” dit-elle dans un dernier filet de voix. On l’entend à peine, ses yeux tournés vers le ciel, les mains tendues vers le souvenir de son frère quand il lui souriait encore quelques minutes avant de monter dans le bus. Comme des dizaines d’autres chrétiens, le jeune homme se rendait vendredi dernier, veille du ramadan, en pèlerinage au monastère Saint-Samuel en plein désert. Ils sont tombés dans une embuscade, revendiquée dès le lendemain par le groupe État islamique. “Une dizaine d’hommes masqués et armés nous ont coupé la route. Ils nous ont demandé de renoncer à Dieu. On leur a dit non, il n’en est pas question. Alors le massacre a commencé.” » Ces derniers mots, sont d’un témoin survivant à la tuerie.

La situation n’était pas la même qu’à Manchester, où le kamikaze s’est fait exploser au milieu d’une foule. Là, les victimes étaient ciblées d’avance et condamnées en raison de leur foi chrétienne. Ces chrétiens sont des martyrs au sens le plus ancien du christianisme. Ils ont explicitement donné leur vie, en témoignage de leur foi. En lisant le court article de Libération, j’ai pensé spontanément aux martyrs de Lyon, dont la mémoire est si vive dans l’ancienne capitale des Gaules. L’événement s’est passé en 177. On célèbrera dans quelques jours le martyre qui a eu lieu un 2 juin. Dans des circonstances certes bien différentes, ces chrétiens parmi lesquels il y avait le premier évêque de Lyon, saint Pothin, ont refusé de renier leur foi, ainsi qu’on le leur demandait pour avoir la vie sauve. 2000 ans après, c’est la même geste qui se poursuit, c’est le même témoignage qui est offert. Comment n’en pas ressentir profondément la leçon, dans un univers moral souvent sceptique ? La foi n’a rien à voir avec une simple fidélité culturelle, de nature patrimoniale. Aujourd’hui encore, sa véracité se démontre dans le sacrifice qui se rapporte au sacrifice unique du Christ qui nous sauve.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 mai 2017.