Après le dénouement tragique d’un spectacle de « Télé-réalité » de l’émission « Koh-Lanta » programmée sur une « chaîne » nationale, mort d’un concurrent et suicide du médecin de service, la question se pose plus que jamais : faut-il fixer des règles plus rigoureuses pour de telles émissions visant le maximum de profit financier ? Gérald Babin, candidat à ce concours d’exploits physiques en Extrême-Orient exigeant une grande résistance nerveuse, est mort d’une crise cardiaque après une épreuve de natation. Forcé de répondre à une série de questions, soumis à une épreuve de tir à la corde, exposé, dit-on, en plein soleil, son malaise fait l’objet de témoignages troublants qui ont attiré l’attention de la Justice et de la Police. Nouvel élément, le médecin urgentiste, accablé par des échos médiatiques véridiques ou déformés, se donne la mort peu après.
Une porte-parole du Conseil supérieur de l’audio-visuel convenait que ces émissions de « télé-réalité » contiennent « une violence latente »… Sous l’Antiquité païenne, on distribuait du pain et des jeux à la plèbe pour l’occuper et éviter les troubles politiques. Dans notre « modernité » néo-païenne, les jeux du cirque télévisuel n’ont certes pas atteint le même degré de cruauté que ceux du Colisée…, mais ils sont marqués du double sceau de l’Argent tout-puissant et de l’irresponsabilité technocratique. Cela juge une époque, la nôtre.