Les évêques contre l’euthanasie au nom d’une urgente fraternité - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Les évêques contre l’euthanasie au nom d’une urgente fraternité

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Dans une déclaration publiée le 22 mars mais fort peu médiatisée, les 118 évêques de France ont souligné « l’urgence de la fraternité » face au défi d’une éventuelle légalisation de l’euthanasie. Ils ont exprimé « une opposition éthique » à toute précipitation artificielle de la fin de vie des personnes âgées et des grands malades, pour six raisons.

L’incohérence que l’Etat manifesterait s’il faisait la promotion de l’aide au suicide et de l’euthanasie alors que sont développés des plans de lutte… contre le suicide, et qu’on se réclame officiellement de la fraternité.

Confier à la médecine « la charge » d’exécuter des demandes d’être mis à mort reviendrait à laisser croire qu’une vie n’est plus digne d’être vécue, cela au mépris de la déontologie médicale, et au détriment du « pacte de confiance » évoqué par le philosophe Paul Ricoeur, un pacte évitant de faire du mal et à a fortiori de faire mourir…

La vulnérabilité des personnes dépendantes « appelle non un geste de mort mais un accompagnement solidaire ».

Parler de « choix souverain du malade » pour légitimer sa mise à mort entraîne une prétendue « liberté » qui « enfermerait la personne vulnérable dans la solitude de sa décision ».

Réclamer une « aide médicale à mourir » implique la création d’ « institutions spécialisées dans la mort » avec leur financement, mais aussi avec « une culpabilité angoissante », source d’ « inévitables tensions » pour les patients, leurs proches et les soignants qui « péserait gravement sur la relation de soin ».

Vouloir légiférer aujourd’hui, au lendemain des lois de février 2016 et d’avril 2005, reviendrait à « un manque de respect non seulement pour le travail législatif déjà accompli mais aussi pour la patiente et progressive implication des soignants ».

Les évêques de France appellent les citoyens et les parlementaires à « un sursaut de conscience », pour l’édification d’une « société fraternelle où nous prendrons individuellement et collectivement soin les uns des autres ». Ils soulignent cette orientation en se référant à l’image du « Bon Samaritain » qui prend en charge « l’homme à demi-mort ». Une référence éloquente.