La Conférence des évêques de France a publié lundi une déclaration contre l’antisémitisme. Pour donner plus d’écho à leur initiative, nos évêques avaient invité au siège de la Conférence les responsables de la communauté juive, lesquels se sont félicités de ce nouveau signe de fraternité. Comment nier l’inquiétude qui règne dans notre pays de la part de cette communauté, souvent victime d’actes hostiles et même objet de haine. On estime que 10 % des juifs de France ont pris le chemin d’Israël depuis une dizaine d’années. Ce n’est pas pour rien qu’on s’inquiète qu’un département comme celui de la Seine-Saint-Denis se soit vidé progressivement de sa population juive. Les familles retirent leurs enfants des écoles publiques où ils sont l’objet de sarcasmes.
Dans cette situation, les chrétiens ont une responsabilité particulière d’accueil. Celle-ci peut se manifester dans le cadre de l’école. Le grand rabbin de France explique ainsi à La Croix que « dans certains quartiers de Paris les écoles catholiques comptent jusqu’à un tiers d’élèves juifs ». C’est un phénomène intéressant et réconfortant, sur lequel il conviendrait d’ailleurs de réfléchir. Ce n’est pas pour rien que l’on fréquente un établissement scolaire dont le caractère propre est bien affirmé. Il arrive d’ailleurs dans certains secteurs que les familles musulmanes opèrent le même choix, car il ne leur est pas indifférent que Dieu soit reconnu au cœur de la culture.
Est-ce à dire que le christianisme pourrait être facteur d’unité, tandis que par ailleurs on attribue à la laïcité la fonction de dépasser les différences ? Voilà qui va contre bien des préjugés. Certes, il y a aussi des obstacles qui ne disparaîtront pas magiquement, mais on ferait bien de ne pas négliger cette voie-là !
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 3 février 2021.
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