En clôturant, dimanche 28 juin, l’année Saint Paul en la grande basilique romaine qui lui est dédiée, Benoît XVI a révélé qu’un récent sondage pratiqué dans un sarcophage enfoui sous l’autel avait montré la présence « d’ossements appartenant à une personne ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle ». Diverses traces attestent un culte extrêmement ancien qui rappelle les gestes pratiqués du vivant de Paul, au témoignage du livre des Actes. Ce signe sensible est précieux pour les chrétiens dont la foi s’insère dans un cadre historique. Le pèlerinage accompli à Rome sur les tombeaux des apôtres Pierre et Paul se rapporte à une tradition véritable, et non à des légendes. L’Église de Rome a été réellement fondée par ces deux grandes figures. C’est pourquoi saint Irénée de Lyon pouvait parler de « l’Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome ». Avec elle, poursuivait l’auteur de l’Adversus Haereses au deuxième siècle, « en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute Église, c’est-à-dire les fidèles de partout, – elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres ».
Des travaux vont être entrepris pour prolonger les fouilles archéologiques de St-Paul-hors-les-murs. C’est dire que l’année qui vient de s’achever donnera lieu à d’autres développements. Ainsi les initiatives qui se sont déployées dans tous les pays et tous les continents ont impulsé une recherche de la part d’une multitude de fidèles. Tous les diocèses, la plupart des paroisses se sont impliqués en organisant conférences, colloques, groupes de lecture, expositions. Enfants, jeunes, adultes, tous étaient sollicités pour entrer dans la pensée théologique de l’apôtre. Des documents étaient proposés à cette fin, des sites internet créés. Et ils ont été largement visités! Pourquoi les médias ne se sont-ils pas faits plus largement l’écho de cette effeverscence intellectuelle et spirituelle? Ils ne se privent pas d’attaquer l’Église lorsqu’ils pensent la prendre en défaut. Leur déontologie devrait aussi les conduire à informer sur la vitalité de nos communautés, sur leurs axes de recherche et de mobilisation. Cela leur permettrait de prendre une idée plus juste du christianisme aujourd’hui. Éventuellement de la personnalité profonde d’un Pape qu’à l’évidence ils méconnaissent.
Ainsi, pourrait-on prendre conscience de la dimension œcuménique de l’action engagée. Les orthodoxes se sont entièrement reconnus dans cette année jubilaire, de même que les protestants. Le Pape a envoyé sept cardinaux présider les cérémonies de clôture dans les lieux les plus significatifs de l’itinéraire de l’apôtre. Le cardinal André Vingt-Trois est parti pour le Liban, où il a retrouvé les représentants de toutes les Églises chrétiennes du pays, réunis à Harissa dans la basilique qui porte le nom de l’apôtre des nations. Ce qui a été semé au long de ce jubilé devra porter des fruits. Le Pape a marqué la continuité qu’il y a entre Paul et Jean-Marie Vianney qui inspirera l’année sacerdotale qui vient de s’ouvrir. L’un et l’autre sont profondément unis par-delà leurs différences : « Il s’agit de leur identification totale avec leur ministère, leur communion avec le Christ. » L’Église continuera donc à développer une intense vie intérieure qui est le gage de sa fécondité. Si on veut la connaître en vérité, c’est dans son secret qu’il faut l’atteindre et dans les œuvres qui témoignent qu’il n’y a de foi incarnée que dans la charité.