Aussitôt qu’il a appris la tragédie d’Orlando, le pape François a réagi avec la vigueur et la franchise qu’on lui connaît. Il a exprimé des sentiments très profonds « d’exécration et de condamnation », mais aussi de douleur et de trouble. Le père Lombardi, porte-parole du Saint-Siège « s’unit dans la prière et dans la compassion à la souffrance indicible des familles des victimes et des blessés, et il les recommande au Seigneur pour qu’ils puissent trouver du réconfort ». Il faut signaler aussi la réaction immédiate de l’évêque catholique d’Orlando, à l’unisson de tout son diocèse : « Une épée a percé le cœur de notre ville. » L’évêque prie « pour que la miséricorde du Seigneur soit sur nous pendant cette période de tristesse, de choc, de confusion ».
Toutes les paroisses sont mobilisées dans la prière, mais aussi pour l’aide concrète aux familles des victimes. L’Église des États-Unis est à l’unisson, ses évêques multiplient les déclarations de compassion. Dimanche soir, au début de la messe qu’il célébrait à Notre-Dame de Paris, le cardinal André Vingt-Trois a spontanément orienté la prière de l’assemblée vers la tragédie d’Orlando. Il ne pouvait en être autrement. C’est le commandement de l’amour du prochain qui impose, en toute circonstance, de se retourner vers les victimes, ceux qui souffrent et ceux qui sont dans la peine.
L’Église et les catholiques n’ont donc nullement subi le réflexe dénoncé par certains qui ont reproché à beaucoup de médias d’avoir ignoré ou sous-estimé la qualité des victimes dans leur présentation de la tragédie. Il ne fait aucun doute que l’assassin a tué cinquante personnes et en a blessé autant, parce qu’elles étaient homosexuelles. Cacher ce fait n’est pas acceptable. Il y a eu, chez nous, un début de polémique sur les réseaux sociaux, où certains ont assimilé les chrétiens et les djihadistes dans une sorte de solidarité homophobe. Inutile de prolonger cette polémique, qui doit cependant nous alerter sur une sensibilité d’autant plus à vif que très souvent les homosexuels se considèrent comme des mal-aimés. Mais les églises d’Orlando sont pleines, ces jours-ci, d’une foule qui prie ardemment, bien au-delà de réflexes de ce qu’on appelle la discrimination.
