Les effets et les causes - France Catholique
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Les effets et les causes

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Rien, en cette rentrée de vacances, n’indique que les données fondamentales de notre présent soient en train de se modifier. Les informations dominantes concernent toujours la menace terroriste. On s’en est aperçu avec l’affaire du Thalys. Elles concernent aussi l’afflux de migrants qui se pressent aux frontières de l’Europe. Et nous savons plus que jamais que cet afflux provient de régions du monde gravement déstabilisées. On ne saurait séparer les effets de leurs causes. L’immense problème posé aux États par l’arrivée de centaines de milliers de pauvres gens doit d’évidence provoquer des décisions urgentes, aussi bien dans le cadre national que dans celui de la concertation européenne, sans oublier l’échelon international, celui des Nations unies. Impossible d’être indifférent au sort des naufragés en détresse. Qui pourrait réclamer leur rejet au fond de la mer et se résigner à la constitution d’un gigantesque cimetière marin toujours en expansion ? J’observe que Jean Raspail, l’auteur du roman fameux Le camp des saints, pourtant réputé par le caractère implacable de son réquisitoire contre l’immigration de masse, réagit aussi en marin aux drames actuels en préconisant le sauvetage impératif des naufragés.

Mais il y a aussi les causes prochaines et lointaines de la tragédie. Et celles-ci doivent être soigneusement étudiées, avant même que l’on puisse préconiser une stratégie adaptée en réponse. Je ne puis traiter le sujet en quelques phrases, mais j’indique tout de même qu’il y a une terrible responsabilité de la part de ceux qui ont déstabilisé des pays entier comme l’Irak, avec d’innombrables victimes, pour lesquelles les terroristes d’aujourd’hui crient vengeance. Et puis il y a la nécessité d’agit là où c’est possible pour arrêter le chaos et permettre une possible réorganisation de la région. Suffit-il de mener la chasse aux profiteurs de la misère, ceux qui entassent par centaines de pauvres gens sur de frêles esquifs ? Ne faudrait-il pas aussi les empêcher de prospérer sur la misère, en engageant des actions concertées où cela s’impose ? Ce ne sont là que quelques remarques en cette rentrée, ne serait-ce que pour suggérer que les réponses apportées par nos forums politiques sont souvent loin des enjeux d’aujourd’hui.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 31 août 2015.