Les deux cérémonies - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Les deux cérémonies

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Hommage rendu au Président Jacques Chirac à l'Hôtel national des Invalides le 29 septembre 2019

Hommage rendu au Président Jacques Chirac à l'Hôtel national des Invalides le 29 septembre 2019

© Michel Pourny

Jacques Chirac a donc droit ce lundi 30 septembre à deux cérémonies religieuses pour ses obsèques. La première en la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, présidée par Mgr Jean-Louis Riocreux, ami de la famille, aura un caractère privé. Le seconde, présidée par l’archevêque de Paris à l’église Saint-Sulpice, réunira les nombreuses personnalités venues pour cet événement national. Mais pour peu que ma mémoire soit fidèle, il en avait été de même aussi bien pour le général de Gaulle, Georges Pompidou et François Mitterrand. Tous les trois avaient eu aussi leur cérémonie privée à Colombey, à l’église de Saint Louis-en l’île, à Jarnac et leur cérémonie officielle à Notre-Dame de Paris. Malheureusement, pour Jacques Chirac, la cathédrale est indisponible. Cela n’empêche pas que demeure ce caractère étonnant pour une république laïque d’une sorte de consécration religieuse pour ses suprêmes responsables.

Il est vrai que les quatre présidents défunts avaient un lien certain, même s’il était parfois paradoxal, avec l’Église catholique et donc la foi chrétienne. J’ai relu l’homélie prononcée par le cardinal Lustiger à Notre-Dame pour François Mitterrand. Elle se rapporte toute entière à la relation que celui-ci avait avec le mystère de la mort. Ne croyait-il pas à la communion de saints ? Et le cardinal de conclure : « Que François Mitterrand trouve en ce peuple des saints, l’aide, le pardon et le courage pour ouvrir enfin ses yeux sur l’invisible. »

Le cardinal m’avait parlé de ses relations avec Mitterrand. À chacune de ses visites à l’Élysée, le président évoquait les questions métaphysiques et religieuses, ce qui ne pouvait qu’agréer à l’homme de Dieu. Et avec Jacques Chirac ? Les choses étaient assez différentes. Celui qui était alors le maire de Paris avait la plus vive estime pour son archevêque, mais sa pudeur, sans doute, ne lui permettait pas d’aborder le terrain qui concernait sa propre vie intérieure. Cela ne veut pas dire que Jacques Chirac n’avait pas à l’égard des grandes questions une attention profonde. Il n’en parlait pas avec la même facilité qu’un Mitterrand proclamant qu’il croyait aux forces de l’esprit. Pour mieux connaître ses relations avec l’Église et en particulier Jean-Paul II, on devrait se rapporter au livre de Bernard Billaud, qui fut son directeur de cabinet à l’Hôtel de ville, D’un Chirac à l’autre (de Fallois). Par ailleurs, je sais que Jacques Chirac avait déjà reçu le sacrement des malades lors d’une grave alerte de santé. Mais voilà qui ne relève pas forcément de l’histoire officielle.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 septembre 2019.