Les chrétiens au défi du tragique - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Les chrétiens au défi du tragique

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Souvent, on s’interroge sur l’impuissance de l’autorité ou de l’instance religieuse sur le cours des événements. N’y a-t-il pas un écart irrémédiable entre la bonne volonté de qui désire ramener la paix ou réunir les conditions de la justice d’une part, et d’autre part la réalité cruelle de la violence ? Ainsi le Pape peut-il chaque dimanche, place Saint-Pierre, attirer l’attention sur les régions du monde secouées par la tourmente. Mais n’est-ce pas en absence de tout effet concret ? Jean-Paul II avait tenté, lors de sa visite mémorable à Lyon en 1986, de provoquer une trêve des combats, concomitante à une grande rencontre des religions à Assise. Cela n’avait été qu’un beau geste sans lendemain. De même, la prière peut être un puissant recours pour échapper au vertige des haines et des ressentiments, mais son efficacité politique paraît problématique. La récente venue au Vatican de Shimon Peres et de Mahmoud Abbas pour un moment intense de recueillement n’a pas empêché l’enchaînement des incidents qui ont conduit à un nouvel embrasement de Gaza. 

Ce n’est pas une raison pour renoncer. La communauté Sant’Egidio réunissait dimanche dernier à Anvers plus de 300 responsables religieux pour échanger sur les sujets les plus brûlants du moment, avec des personnes directement impliquées sur les lieux les plus sensibles : Irak, Syrie, Nigeria, Ukraine…

C’est dire qu’aucune question n’était éludée. Au même moment, on apprenait qu’au Mozambique un accord intervenait pour mettre un terme définitif à plus de vingt ans de guerre civile. Sant’Egidio a été associée sans relâche aux efforts pour parvenir à cette conclusion. C’est que le spirituel peut se mettre en quête de solutions de terrain qui aboutissent parfois au sein des pires conditions. De même, aujourd’hui pour l’Irak, les responsables religieux proposent aux politiques des objectifs très concrets : sécurisation des zones chrétiennes, neutralisation des terroristes, avec notamment l’appui des forces kurdes. Mgr Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, insiste sur la création « d’une police d’auto-défense pour les chrétiens ». Il faut parfois préconiser des solutions inédites et courageuses afin de défier la férocité de l’adversaire. Les chrétiens ne sont pas condamnés à l’impuissance et à l’inaction.

L’entreprise terroriste doit susciter de leur part une réponse précise et adaptée pour sauvegarder la présence de leurs frères en Irak et juguler une menace totalitaire sur une région clé pour l’équilibre mondial.