Les choses bougent - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Les choses bougent

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Décidément les choses bougent, le climat change. On commence à s’apercevoir que l’immense mouvement populaire qui s’est levé ne sera pas sans conséquences, en dépit du résultat probable du vote au Parlement sur la loi Taubira. C’est comme si les fameuses lois sociétales prenaient un coup de vieux, comme si le progressisme agressivement proclamé devenait ringard. Juste retour des choses. Pendant des mois, on a repris ces éléments de langage, fondés sur la dévalorisation de l’adversaire, chargé de toutes les chaînes les plus pesantes, les préjugés les plus réactionnaires, les convictions les plus surannées. Et voilà que le visage qui s’offre dans les rues à l’enseigne de la Manif pour tous, des valeurs familiales, de l’affirmation de la différence sexuelle, de la dignité de la paternité et de la maternité, a les traits d’un garçon ou d’une fille de vingt ans. De jeunes gens qui se moquent éperdument des enseignes d’infamie qu’on voudrait leur coller sur le front.

Même un journal, qui milite à mort pour le mariage gay, comme Le Monde, est en train de découvrir le phénomène, que certains de ses rédacteurs tentent de décrire, sans forcément recourir aux clichés péjoratifs qui pleuvent habituellement sur les intéressés. Ceux-là, qu’il y a quelque jours encore, une universitaire, madame Florence Dupont brocardait dans les mêmes colonnes, de la façon la plus hautaine et la plus méprisante. La dame ne parlait-elle pas de « cauchemar identitaire », se payant le logo des Manifs ? Derrière une argumentation assez cuistre sur les bords, c’était un véritable cri de rage qui perçait. Oui, ces enfants ne seraient que les clones d’une espèce stéréotypée. Eh bien, les clones vous saluent bien, chère madame ! Ils se moquent totalement de vos insultes. Ils sont plutôt drôles, pas coincés pour un sou, et ils regardent l’avenir avec une confiance qui jure par rapport au pessimisme contemporain.

Je sais bien qu’on voudrait les faire passer aujourd’hui pour des extrémistes, qui, ajoute-t-on, sans rire, nous ramèneraient aux tristes années trente ! Mais qui peut croire de pareilles fariboles ? La vérité est en train d’éclater, même aux yeux et aux oreilles de ceux qui ont tout fait jusqu’alors pour étouffer le mouvement. Quoi qu’il arrive, quelque chose a déjà changé et il faudra bien admettre la nouvelle donne.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 18 avril 2013.