Tandis que la période de la présidence de François Hollande semble avoir atteint une phase crépusculaire définitive, voilà que la Droite libérale des « Républicains » se présente, à l’école des « primaires », aussi divisée que possible, sous l’œil d’une opinion publique sceptique et quand même un peu ébahie devant ce nouveau début de zizanie dans la tribu gauloise des lointains héritiers d’un gaullisme délavé devenu pâlichon.
D’abord, il y a celui qu’on ne peut pas ne pas nommer, ne serait-ce que pour ne pas le vexer : c’est « le meilleur d’entre nous » dans son « identité heureuse », Alain Juppé, l’énarque-type parfaitement formaté, le plus conformiste sur le plan idéologique dans les débats de société, la Haute Fonction publique faite homme, celui de tous qui cultive le mieux l’électorat de centre-gauche en lançant régulièrement des projectiles de fort calibre contre son électorat de droite, le plus âgé aussi, sans doute désormais un peu trop âgé, étant bientôt septuagénaire.
Ensuite, François Fillon, l’enfant sage de la Vème République, un vrai libéral modéré qui a eu le mérite de supporter pendant un quinquennat entier Nicolas Sarkozy comme Premier ministre souffre-douleur, mais qui voudrait aujourd’hui se forger un destin national plus enviable : on peut le comprendre, c’est un garçon sérieux, malgré son apparente timidité.
Il y a aussi, outre M. Juppé, deux autres énarques, l’un, déjà connu surtout pour son ambition grandissime et sa rivalité croissante avec le tandem Sarko-Fillon, Jean-François Copé, « décomplexé » à de nombreux points de vue, peut-être même un peu trop…, et l’autre, plus jeune, plus lisse, mais peut-être plus novateur dans sa volonté de diminuer d’un million le nombre de fonctionnaires, Bruno Le Maire, un nouveau gendre idéal.
Mais il y a aussi, plus courageux que les autres quant aux importantes questions de société comme la résistance à la loi Taubira sur l’impensable et désastreux « mariage pour tous », le polytechnicien Hervé Mariton : cet ancien ministre a une pensée politique personnelle, il n’a pas peur de s’opposer aux idéologies dominantes, il a eu le flair de comprendre assez tôt que Nicolas Sarkozy avait hélas mal vieilli, et il a su le lui dire publiquement, ce dont tout le monde devrait lui être reconnaissant, au moins secrètement…
Et puis, jusqu’à nouvel ordre, il y a encore… Nicolas Sarkozy, le revenant pâle et pathétique de Nicolas Sarkozy, qui est allé récemment chercher le soutien moral – ou le réconfort douteux – d’un certain Giscard, cet autre Ex fantomatique d’un passé révolu et hélas avorté.
Après cela, allez savoir pourquoi les taux d’abstention aux derniers rendez-vous électoraux ont frisé les 40%… ! Sic transit gloria mundi.
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