En colère, les agriculteurs sont entrés en campagne en ce sombre mercredi d’automne : les voici blêmes d’indignation devant des règlements inadaptés, voire absurdes, un environnement « anxiogène »de lourdeurs bureaucratiques et de normes insupportables conçues par des technocrates pathétiquement coupés des réalités du terroir. Pour eux l’heure a sonné d’un mouvement de révolte nationale contre une administration tant étatique qu’européiste qui les ignore, retranchée qu’elle est dans ses tours de verre et d’acier aux miroirs déformants… Les Chambres d’Agriculture, qui ont vu leur budget passé à la tronçonneuse par l’Etat, se sont jointes à l’action.
Les paysans français se montrent en outre offensés par l’absence blessante de valorisation des produits de leur travail dans les assiettes des restaurants collectifs des services publics de ce même Etat français qui, décidément, semble bien les mépriser, y compris à Bercy, où les menus des technocrates apatrides semblent devenus très cosmopolites, dans un climat glacial d’indifférence absolue, ou peu s’en faut.
Résultat de ce j’menfoutisme officiel, ministériel et bureaucratique : les paysans cultivent désormais la contestation spectaculaire, sans violence physique mais avec une certaine âpreté… A Dijon, mille agriculteurs ont muré avec des carreaux de plâtre la porte de l’Agence de service et de paiement qui contrôle leurs aides. A Toulouse, non loin du département du Tarn où Mme Royal esquisse une valse-hésitation devant les « écolos » qui insultent leur avenir, des milliers d’autres ont versé du fumier devant l’Office national de l’eau. A Châlons-en-Champagne et à Carcassonne, les vignerons se sont joints à la partie pour que le fisc leur lâche la grappe. Dès mardi soir, la Préfecture d’Eure-et-Loir et la Direction départementale de l’agriculture de ce département ont été copieusement aspergées de fumier, de lisier et de légumes pourris, probablement en signe de désapprobation… et 150 camisards de la Lozère ont muré les locaux de la direction du Territoire dans la petite cité de Mende.
Dès la fin septembre, le climat s’était déjà considérablement échauffé avec l’incendie d’un centre des impôts à Morlaix dans le Finistère. A trop forcer sur le fisc, les énarques socialistes qui gouvernent pourraient bien avoir déclenché un vent d’automne : un vent mauvais qui emporte leur politique, deçà, delà, oui, qui l’emporte, pareille à la feuille morte du programme idéologique jauni des jours anciens du socialisme mitterrandien. Un programme collectiviste à mettre au rancart, pour que la France revive.
Pour aller plus loin :
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