Législatives : la victoire de l’abstention et celle de Macron - France Catholique
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Législatives : la victoire de l’abstention et celle de Macron

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On a pu observer deux victoires en ce dimanche qui a sonné la fin de cette longue et double campagne électorale des présidentielles et des législatives de 2017 : Premier phénomène, la sourde et troublante victoire d’une abstention devenue massive, avec environ 57% des électeurs. Second phénomène, la victoire électorale néanmoins implacable du nouveau grand parti d’Emmanuel Macron, la République En Marche, qui a gagné son pari d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale…

Atteignant un niveau sans précédent depuis le début de cette Ve République gaullienne, régime pourtant plébiscitaire, voire bonapartiste, l’abstention massive pose un problème redoutable : elle correspond en effet à la grande réticence des milieux populaires et des « petites classes moyennes », qui paraissent méfiantes devant les perspectives de la politique sociale du gouvernement Macron… Le tribun d’opposition musclé qu’est Jean-Luc Mélenchon, le chef de La France Insoumise, n’a pas hésité à évoquer dès hier soir « une forme de grève générale civique », parlant déjà de « passer de l’abstention à l’offensive ». Et Marine Le Pen, quoique sur un ton un peu plus modéré, n’a pas été en reste pour critiquer « un bloc qui représente les intérêts de l’oligarchie », avec la « feuille de route de Bruxelles »…

Cependant, même si elle n’est obtenue qu’avec environ 43% du corps électoral, la victoire de la nouvelle formation d’Emmanuel Macron demeure un réel succès : avec 311 députés, La République En Marche, LREM, cet ancien OVNI de la vie politique française est devenu en moins d’un an la principale formation du pays, en terrassant ses deux principaux rivaux, le Parti socialiste pulvérisé, et l’ex-UMP, « Les Républicains », cassés en deux sinon en trois blocs, en fonction de leur attitude vis-à-vis de l’incontournable jeune président Macron, désormais difficiles à réconcilier.

En outre, cette victoire électorale devrait permettre un renouveau considérable de la vie politique, d’abord par un rajeunissement des cadres du Parlement, ainsi que par une féminisation importante (40% au lieu de 27% des députés), mais surtout par l’arrivée d’un nombre beaucoup plus important de représentants du secteur privé de l’économie, en particulier le monde de l’entreprise, un fait en soi très positif.

Toutefois, désormais, plus que jamais, l’épreuve de vérité commence pour le gouvernement d’Emmanuel Macron, avec ses défis et ses difficultés : son Premier ministre Edouard Philippe a évoqué ce soir, en des termes empruntés au Général de Gaulle, « une ardente obligation de réussir ». Ce sont en effet les mots qui s’imposent.