Leçons de deuxième tour - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Leçons de deuxième tour

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Le deuxième tour des élections cantonales a confirmé les grandes tendances du premier tour. Un chiffre d’abstention record, une victoire du Parti socialiste modeste par rapport aux gains escomptés, une défaite d’autant plus sévère pour l’UMP que la montée en force du Front national lui pose pour l’avenir des problèmes redoutables. Je n’irai pas plus loin dans l’analyse des résultats qui ne souffrent guère contestation. Ce qui, en revanche, invite à la réflexion, ce sont les causes profondes des évolutions de l’électorat, et celles-ci sont forcément en relation avec les grandes questions nationales, elles-même liées à la mondialisation.

Évidemment, le président de la République se trouve en position d’accusé. Il n’aurait pas répondu aux grandes attentes du peuple français. Je n’ai pas mission ici à défendre Nicolas Sarkozy. Mais je remarque que tous les dirigeants des démocraties occidentales sont contestés. Barack Obama a perdu les dernières élections, Angela Merkel vient de subir un revers cinglant dans le Bade-Wurtenberg. Le Premier Ministre portugais a démissionné, etc. Comment surmonter les défis liés à la crise économique et financière, remettre de l’ordre dans les échanges financiers mondiaux, parer aux effets de l’expansion économique des nations émergentes ? C’est, de toute façon, terriblement difficile. Il ne faut pas compter pour rien non plus, ce qu’un certain Sigmund Freud appelait « malaise dans la civilisation ». Il n’y a pas qu’en France qu’on parle de l’islam, du multiculturalisme et de la difficile intégration des populations immigrées.

C’est dans ce contexte qu’il convient d’apprécier la percée du Front national, qui est sans précédent en ce qui concerne les progrès accomplis d’un tour à l’autre d’une élection. L’équation Marine Le Pen a fait considérablement évoluer la thématique de son parti. Avec un Front national à 20% et plus, c’est la géographie politique qui est bouleversée. On ferait bien sans doute d’y penser à deux fois, avant de se contenter d’anathèmes de plus en plus inopérants, sinon contre-productifs.

Chronique lue le 29 mars 2011 sur Radio Notre-Dame