Leclerc et l’Indochine, stratège militaire et génie politique. - France Catholique
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Leclerc et l’Indochine, stratège militaire et génie politique.

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Axel Rappolt, Leclerc et l’Indochine, stratège militaire et génie politique, Economica, Collection Guerres et guerriers., 2011, 234 pages, 19 €.

Docteur en science politique et en histoire, le colonel Rappolt est chercheur associé au musée de l’artillerie de Draguignan. Une recherche approfondie dans les archives militaires, politiques et mémorialistes, et la consultation d’éminents témoins, lui ont permis de retracer l’action du général Leclerc1 en Indochine, qui fait suite au coup de force japonais du 9 mars 1945 et s’appuie sur deux décisions :

– le 24 mars, la déclaration gaulliste de Fédération indochinoise intégrée dans la future Union française, considérée par Messmer comme un programme inacceptable de recolonisation,

– fin juillet, la décision de la Conférence de Potsdam de confier la reddition des Japonais à des occupants britanniques et chinois.

N’ayant pas obtenu la fonction de Commandant en chef, attribuée par de Gaulle au Haut-Commissaire, l’amiral d’Argenlieu, Leclerc trouve un accueil favorable de Mounbatten à Kandy et bénéficie de négociateurs de choix, Sainteny et Salan à Hanoï, Crépin et Juin à Tchounking, pour résoudre les problèmes du Nord-Vietnam. L’auteur décrit avec précision la composition et l’action du Corps expéditionnaire et du parti vietnamien2, et le rôle de chacun des responsables militaires et politiques, grâce auxquels Leclerc conclut des accords capitaux :

– le 6 mars 1946, après le blocage chinois à Haiphong, la reconnaissance de la République du Vietnam d’Ho Chi Minh, confirmée le 3 avril par l’accord militaire entre Giap et Salan,

– le 13 mars la Convention franco-chinoise signée par Crépin et confirmée par Juin.

Les initiatives politiques de Leclerc, non conformes au projet gaulliste, rencontrent l’opposition de l’amiral qui demande sa relève. Le général Juin le nomme Inspecteur des Forces en AFN le 14 juillet 1946.

Son rôle indochinois n’est pas terminé. L’attaque vietminh du 19 décembre conduit les gouvernements Blum et Ramadier, le président Auriol et même Thorez, à lui proposer le poste de Haut Commissaire, qu’il refuse à la suite d’une entrevue orageuse avec le général de Gaulle. Le terrorisme vietminh entraîne l’enlisement de l’affaire indochinoise.

Le livre d’Axel Rappolt, appuyé sur un appareil scientifique complet, montre avec précision et une légitime admiration 3 ce que fut Leclerc, soldat politique et pacificateur méconnu, jusqu’à sa disparition accidentelle le 28 novembre 1947.