Le voile et la burqua - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le voile et la burqua

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La question du voile est partout. Celle du voile intégral, de la burqa ou, plus exactement, du niqab qui agite le monde politique et aboutira peut-être à une loi d’interdiction dans les lieux publics. Celle du voile islamique (ou hijab) est un thème récurrent depuis de nombreuses années. Il a donné lieu au vote d’une loi en mars 2004 interdisant le port de tous signes religieux ostensibles dans les écoles, collèges et lycées publics.

Le NPA d’Olivier Besan­cenot vient de relancer la que­relle, en présentant aux prochaines élections régionales une jeune musulmane voilée sur sa liste dans le Vaucluse, et en déclarant, ce qui est assez savoureux de la part d’une organisation trotskiste que « la question de la foi n’est pas un obstacle à l’engagement politique, dès lors que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes sont sincèrement partagés ». On retiendra au moins que la foi n’est plus l’opium du peuple et qu’il a fallu qu’intervienne cette affaire du voile islamique pour que l’extrême-gauche l’affirme hautement. Très piquant encore le fait que les trotskistes soient allés chercher l’exemple des 400 prêtres qui ont été élus députés depuis la Révolution française et dont les derniers à porter la soutane étaient le chanoine Kyr et l’abbé Pierre !

Eh bien, à mon tour de faire de la provocation, en citant un texte dont je vous laisse deviner l’auteur : « Le voile est toujours le signe caractéristique de toutes les grandes missions des femmes. Le symbole du voile attribue à la femme, avant tout, l’invisible : amour, bonté, pitié, sollicitude, protection, toutes les valeurs dont la substance est réellement cachée au monde et la plupart du temps trahie… »

J’arrête ici la citation, dont je précise qu’elle ne vient pas d’un manifeste islamiste. Je l’ai tirée d’un petit livre de Gertrude von Le Fort, intitulé La femme éternelle. Gertrude von Le Fort était un écrivain allemand, ce fut elle qui inspira à Georges Bernanos sa pièce Dialogues des carmélites. Elle était aussi amie d’Édith Stein, sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, qui fut en son temps l’initiatrice d’une sorte de féminisme chrétien, dont la thématique est très éloignée de celle de Simone de Beauvoir. Dans l’esprit de Gertrude von Le Fort, il ne s’agissait pas de prôner l’usage du voile dans la vie ordinaire ou l’espace public, comme on dit aujourd’hui. Il s’agissait tout de même de rappeler son symbolisme notamment dans la cérémonie du mariage et dans la consécration religieuse. C’est que le voile n’est pas seulement la marque d’une sujétion honteuse. Il peut être le signe d’une vocation spirituelle que l’auteur explique longuement dans La femme éternelle.

Je ne puis m’y attarder ici. Sauf à remarquer que la burqa est autre chose que le voile qui ne couvre que les cheveux. La dissimulation du visage, puisqu’on avance à son propos des motifs religieux, me semble incompatible avec le message biblique et, en tout cas, avec le message chrétien tel que Saint Paul a pu le présenter. Je me contenterai d’une seule citation tirée de la seconde épître aux Corinthiens : « Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur qui est Esprit. » Le visage est donc pour nous épiphanie divine et christique. Comment pourrions-nous dérober à l’autre le reflet de la Gloire ?

Je ne prends pas position, ici, sur la loi anti-voile et/ou anti-burqa qui, a dit Mgr Michel Santier, pourrait pourtant avoir un effet négatif d’exclusion, ce qui devrait faire réfléchir. Je pense simplement que puisqu’il s’agit de symbolisme religieux, il faudrait reprendre plus sérieusement la question. n

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La position des évêques de France :

http://www.eglise.catholique.fr/

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A lire dans Le Parisien, un « fait divers » pas très étonnant :

http://www.leparisien.fr

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