Le Général de Gaulle avait raison de se méfier du régime des partis : après avoir bradé ou dilapidé la plupart de son héritage politique et institutionnel, les politiciens qui succèdent au syndic de liquidation du gaullisme que furent Giscard et Chirac s’en prennent aux derniers défenseurs du patriotisme au sein de la « grande famille » conservatrice issue de la saga RPR-UMP-LR.
C’est ainsi que l’engrenage de la mécanique des «primaires » vient de frapper un premier coup, en éliminant le courageux Hervé Mariton, député de la Drôme, compagnon de route de la Manifpourtous, ce grand mouvement historique de résistance sociétale à la destruction du noyau familial de la civilisation, et partisan de l’indépendance nationale absolue de la France, à l’heure où hélas, la plupart ont réglé leur montre sur des calendriers de renoncement et d’alignement sur divers impérialismes étrangers. D’ores-et-déjà, MM. Juppé et Sarkozy pensent pouvoir se frotter les mains, considérant que le cynisme est payant en matière d’engagement politique, quand ce n’est pas le reniement sur le plan des valeurs morales, et que bafouer d’avance les électeurs de droite est un pari sans risque…
Devant cette machine de blocage politicien et de confiscation bureaucratique des élections présidentielles, pour laquelle les jeux seraient faits à l’avance, on saluera la lucidité et la fermeté d’Henri Guaino, qui a su expliquer pourquoi il « ne votera pas à la primaire » : il y dénonce « la tentative antidémocratique de verrouiller le premier tour ». Il explique clairement dans le « Huffington Post » que le système de l’appareil en place « dénature l’élection présidentielle, parce qu’elle fabrique l’homme d’un camp quand le Président doit être l’homme de la Nation ». Il regrette que désormais ce soit le parti qui contrôle l’élection, et non plus le peuple français. Pire encore, c’est devenu « l’affaire des notables des partis », avec « un clan de notables qui fait signer les maires et les militants », dans le but de « verrouiller l’entre soi des notables ». Au profit des « machines à gagner des places ».
Résultat à prévoir, prévoit Henri Guaino, « la catastrophe d’un Président sans confiance et sans mandat pour gouverner ». On pourrait ajouter qu’on risque fort d’avoir alors affaire, non plus à un véritable homme d’Etat, mais seulement au représentant d’une coterie politicienne, sachant que les partis, à droite comme à gauche, comme le constate Guaino, ne représentent autant dire plus rien en termes de valeurs, mais « ne sont plus que des juxtapositions de chapelles, d’intérêts, d’ambitions personnelles ».
Triste fin de régime, ou bien nécessité de tout reprendre à zéro…, devant une situation d’une extrême gravité, faite de terrorisme djihadiste, de chômage de masse, et d’émeutes récurrentes. A ce déclin devenu chronique, l’arrivisme égoïste et myope de quelques politiciens cyniques et versatiles n’est évidemment pas la solution idéale.