Monseigneur Athanase Schneider, Évêque auxiliaire de l’Archidiocèse de St Mary à Astana, Kazakhstan a récemment publié un livre important : Christus Vincit, Christ’s Trumph over the Darkness of the Age. Le livre est un entretien panoramique avec Diane Montagna, la très estimée correspondante de LifeSiteNews.com au Vatican.
Mgr Schneider aborde l’actuelle crise de l’Église avec une sagesse profonde et une franchise surnaturelle. Il dit la vérité avec charité. Sa défense de la doctrine de la Foi est bienvenue et spirituellement rafraichissante, compte-tenu de la sape du dogme et de la moralité catholique par certains clercs et avocats laïcs de la révolution dans l’Église.
Ceux qui proposent de telles innovations hérétiques telles que l’attribution à des femmes du sacrement des Saints Ordres scandalisent les fidèles. Mgr Schneider défend habilement la doctrine de l’Église et la valeur vivace de ses pratiques et disciplines traditionnelles, telles que le célibat des prêtres dans le rite latin.
Il est très inquiet par la dérive de la vie sacrée de l’Église. Il appelle ses collègues évêques à examiner la manière dont le ministère épiscopal s’est dilué dans une vision matérielle et largement managériale du rôle du pasteur.
De nombreux postes de responsabilité dans l’Église aujourd’hui ont minimisé le premier devoir apostolique d’adoration, de prière et de proclamation zélée de la vérité divine. La vie de l’Église au niveau officiel (le Saint Siège et les évêchés) s’est tourné de façon excessive vers des activités humaines, par une énorme prolifération de la bureaucratie, une quantité sans précédent de structures, de comités, d’assemblées épiscopales, et de fédérations à divers niveaux, à travers des meetings et des synodes continuels.
Un saint prêtre franciscain que je connaissais avait dit une fois à propos de l’Église d’aujourd’hui : « le monde est trop avec nous ». L’Église est supposée se tenir à part du monde et annoncer la nouvelle bouleversante que Dieu a transformé le monde par l’Incarnation, la Mort et la Résurrection de son fils.
L’Église ne marche pas la main dans la main avec le monde. L’Église juge le monde afin d’appeler les hommes au repentir. L’ordre naturel dans notre monde déchu trouve son accomplissement seulement quand il est animé par le don surnaturel de la grâce de Dieu. La création attend son incorporation en cours dans l’ordre surnaturel de la rédemption.
Le salut des âmes est la mission de l’Église. L’ordre naturel doit être conforme au Christ de façon à nous aider à embrasser le mystère du Christ plus facilement, et à vivre en ce monde de façon à atteindre la vie du monde à venir.
L’Église crie Sursum cordat ! Levez vos cœurs ! Le monde invisible a été révélé dans le Christ, et maintenant nous nous tournons vers Lui et nous nous détournons de nos idées fausses et corrompues de la signification de la réalité.
L’art sacré et la musique catholique sont les meilleurs exemples de la manière par lesquels l’Église a sorti l’homme de l’auto-culte païen et exprimé dans des images idolâtres et l’indulgence irrationnelle dionysiaque. La vie éternelle, et pas principalement les contingences temporelles, et certainement pas les erreurs païennes doivent être au centre de la vie de l’Église.
Mgr Schneider dénonce l’emphase mondaine dans une grande partie de la vie de l’Église d’aujourd’hui : « Au cours de ces dernières années, l’activité des conférences du Saint Siège et de nombreux évêques a même tourné principalement autour d’affaires temporelles, ce qui conduit en dernier ressort au naturalisme, qui est l’essence de « l’hérésie de l’activisme ».
Mgr Schneider définit cette hérésie comme « un activisme frénétique ». Il écrit que « l’hérésie de l’action » était déjà condamnée par le pape Léon XIII dans sa lettre apostolique « Testem Benevolentiae » … Le pape Léon XIII réfutait l’erreur de ces clercs qui, au niveau pratique, donnait la primauté aux qualités d’action et aux réalités temporelles et naturelles au détriment des réalités surnaturelles, c’est-à-dire la grâce, la prière, la pénitence … « l’hérésie de l’action » substitue (dans la pratique) « la primauté de l’homme et de ses actions à la primauté de l’action de Dieu ».
Le résultat est : « L’hérésie de l’action », avec son esprit de naturalisme, crée un vide dans les âmes des ecclésiastiques et spécialement des évêques … Ces hommes essayent de remplir ce vide avec des meetings, des assemblées et des synodes continuels à différents niveaux hiérarchiques et dans des régions géographiques différentes. Tous ces meetings produisent un document final, et généralement un document excessivement long. Il semble qu’il y a un rapport direct entre le vide spirituel et la longueur des documents produits. Ces Interminables documents contiennent beaucoup de rhétorique impressionnante et de belles théories, mais peu de sens théologique et d’utilité pratique ».
Ce livre, bien que long, est sans jargon et contient à la fois une théologie solide et une utilité pratique. Mgr Schneider écrit pour encourager une fidélité plus profonde à Jésus Christ et à Son Église précisément alors qu’Elle est affligée par des erreurs qui avaient semblées être surmontées mais qui refont surface avec une force virulente.
Mgr Schneider cite la fameuse expression de Blaise Pascal dans ses Pensées : « Jésus sera en agonie même jusqu’à la fin du monde. Nous ne devons pas dormir durant ce temps » (n.533). Et il ajoute : La crise actuelle de l’Église qui est une souffrance mystique du Christ, pour et dans son Église, devrait nous appeler à éviter le sommeil spirituel, et à être vigilants, afin que nous ne soyons pas trompés par l’esprit du monde qui a tellement pénétré l’Église.
La vigilance commence devant le tabernacle, où le Christ nous attend. L’étude de la doctrine catholique nous réveille du sommeil de l’ignorance. C’est essentiel pour quiconque qui voudrait comprendre et défendre cet enseignement, surtout lors de notre crise actuelle. L’amour pour l’Église doit surmonter le désappointement et la lassitude produits par les outrages, les scandales, et la manifeste perte de foi de certains. Nous ne devons jamais nous retirer dans une indolence paresseuse quand nous sommes découragés, mais plutôt prier plus et faire confiance au Seigneur.
Mgr Schneider conclus son livre par des mots d’espoir et d’encouragement sur la voie à suivre :
Le chemin est la voie toujours valable que le Christ Lui-même, Ses Apôtres, et l’Église pendant plus de deux millénaires nous ont montré : la voie de l’inséparabilité de la vérité et de l’amour… Cette voie pourrait être résumée par la phrase brillante et succincte que j’ai lu sur la tombe de Warren H. Carroll, le fondateur du Christendom College à Front Royal, Virginia, USA : « La vérité existe. L’Incarnation s’est produite ».
Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/11/03/christs-triumph/
Photo : Mgr Schneider.
Le rev. Gerald E. Murray, J.C.D. est avocat canoniste et le curé de la Holy Family Church, à New York City.