– Aujourd’hui va se jouer une partie politique de premier niveau en Catalogne avec la désignation du nouveau Gouvernement composé par Quim Torra où quatre ministres délégués sont maintenus à leur poste mais sous main de justice. Cette dernière refuse par la voix du juge Llarena leur prise de fonction pour le risque délictueux et de récidive que pourrait représenter leur mise en liberté.
Sachant au demeurant qu’ils n’ont pas encore été jugés et bénéficient d’un statut de député élu non autorisé…
– Aujourd’hui se pose à nouveau le maintien de l’Article 155 en vigueur sur la Catalogne et les autonomies espagnoles, avec la nomination acceptée ou non du Gouvern régional.
Des partis catalans tels PP et CDS menacent déjà de soumettre toute initiative du Président Torra au Tribunal Constitutionnel.
A ce jour le Bulletin Officiel Catalan n’a pas encore publié la nomination de ces nouveaux titulaires des portefeuilles ministériels.
– Aujourd’hui enfin vont être votées les décisions finales relatives au vote du Budget au Sénat espagnol.
En attente depuis plusieurs années l’issue souhaitée de cette entreprise nourrit l’espoir des uns et l’inquiétude des autres.
Le PNV va-t-il réitérer son refus du vote tant que l’article 155 n’est pas levé ?
Le Ministre du Budget espère jusqu’à la dernière minute obtenir cette inflexion des députés basques sur le sujet, qui demeurent les alliés indispensables pour ce vote .
Mais à ce jour le Chef de l’Etat Mario Rajoy refuse de lever l’article 155 tant que le Gouvern définitif n’est pas désigné, validé et accepté par le Tribunal constitutionnel espagnol.
Deux ministres désignés en prison préventive n’ont pas été autorisés à quitter leur prison d’Extremadure pour participer au Palais San Jaume du Président catalan, à leur prise de fonction.
Quant aux deux autres ministres en résidence en Belgique, leur admission par la justice espagnole pour de telles missions, semble aléatoire et improbable.
Le triangle vertueux catalan est devenu un puzzle national et régional où des décisions concomitantes s’imposent pour restaurer la légalité constitutionnelle des uns, la liberté d’initiative des autonomies des autres au regard de l’article 155, et enfin accorder les défis économiques en souffrance des régions qui attendent pour leur propre développement le vote du Budget espagnol au Sénat de Madrid.
La décision de ne pas extrader Carles Puigdemont réitérée par le Tribunal allemand hier, a pu irriter le juge madrilène ayant produit les preuves requises par la justice allemande, mais la rébellion n’a, semble-t-il pas été retenue, à l’encontre de Carles Puigdemont qui bénéficie contre finance du droit de séjour dans le pays.
On saura sous peu dans la journée si les décisions politico judiciaires en cours ce mercredi 23 mai 2018 concorderont pour faciliter à Barcelone et à Madrid la sortie de crise latente qui paralyse désormais les institutions du pays, ou s’il faudra encore espérer des jours meilleurs pour voir le crépuscule de lumière qui sortira enfin de cette nébuleuse
pour sortir de l’ombre et voir le jour qui vient.
Paradoxalement on pourra espérer que l’économique anticipe les décisions judiciaires en vertu des pouvoirs séparés existants en toute démocratie, mais avec des consensus et des concessions politiques et judiciaires qui pour le cas, seront plus difficiles à obtenir.
Le cercle vertueux catalan respire la santé d’un pays traversé par de fortes identités régionales et nationales.
La conciliation des esprits est un pas de plus à emboiter dans le futur, pour faire nation commune dans des régions séparées par l’histoire et par la personnalité de chacune.
La Catalogne en sera le révélateur pour la Nation Espagnole !
