Le virage suicidaire du système du gouvernement américain ne date pas de la légalisation du mariage du même sexe pour l’ensemble du pays, la semaine dernière, mais de la légalisation du meurtre d’enfants à naître. L’ événement le plus récent était simplement un pas supplémentaire dans la dégradation d’une règle juste dans ce pays. L’avortement est un crime monstrueux envers l’humanité, et, quand un gouvernement proclame qu’il est juste de tuer les plus innocents et vulnérables êtres humains sous sa protection, il a fortement dégradé son droit à gouverner.
De même la légalisation du « mariage » homosexuel est un acte qui contredit la raison même du droit à gouverner. L’assise légale d’un gouvernement est son engagement à la vérité et à la justice. Déclarer que de telles unions sont de vrais mariages est à la fois un mensonge métaphysique et une grave infraction à l’ordre de la justice, en minant la structure même de la société humaine en tant que telle. La décision Griswold de 1965 et la législation, qui ont initié la redéfinition du mariage en autorisant la contraception pour tous les américains, ont rendu le mariage Gay presque inévitable.
Le cas Roe v. Wade, que les deux autres branches du gouvernement ont tacitement avalisé, a, en fait, condamné à mort des millions d’enfants innocents, plus de 50 millions à ce jour. Si la Shoah a sapé la légitimité du gouvernement allemand, certainement les plusieurs millions de morts d’innocents ont compromis la légitimité de notre gouvernement. Les plus récentes attaques contre l’ordre moral ont simplement aggravé le cas.
Les catholiques et les autres chrétiens qui se sont opposés à ces crimes ont tenu bon dans leur enseignement et leur croyance, mais ils ont peu fait pour revenir en arrière. Du temps du nazisme, il y avait à la fois la condamnation et la résistance active. La résistance était aussi bien non-violente que violente, et a contribué efficacement à battre un gouvernement puissant et à le remplacer.
La résistance chrétienne a été virtuellement inexistante lorsqu’il s’agit d’une résistance active à ce gouvernement, qui est le nôtre, et qui offense la justice et la vérité, et ainsi contribue à la mort de dizaines de millions. Maintenant il a détruit le mariage en tant qu’institution civile. Les résistances passées ont refusé de reconnaitre comment le gouvernement s’est lui-même délégitimisé par de tels actes. Par conséquent la résistance en est réduite à essayer de faire passer une législation qui revienne sur l’avortement, et il en sera probablement de même en ce qui concerne le mariage homosexuel. Elle refuse simplement de s’opposer directement au gouvernement qui a causé cette démence.
Donc, j’estime que pour être efficace, les chrétiens doivent résister de manière non-violente, et uniquement non-violente. Mais cette résistance doit s’exercer de manière très publique, en refusant de coopérer avec un gouvernement qui s’est impliqué dans des crimes contre l’humanité, et dans la destruction du mariage, la famille et l’ordre social basé sur la famille.
Feu la philosophe britannique Elisabeth Anscombe avait déjà prévu, en 1972, où le sexe rendu délibérément stérile nous menait :
Si vous pouvez transformer le rapport sexuel en autre qu’un acte du type reproducteur (je ne veux pas dire bien entendu que chaque acte est reproducteur pas plus que chaque gland ne produit un chêne, mais c’est un acte du type reproducteur) donc si vous pouvez le transformer, pourquoi devrait-il être limité aux gens mariés? c’est à dire limité à des partenaires liés par une union officielle, légale, dont l’objet fondamental est d’élever des enfants ? Car si cela n’est pas son dessein fondamental, il n’y a aucune raison pour que, par exemple, le « mariage » doive être entre personnes de sexes opposés. Mais alors, bien entendu, il n’est pas évident pourquoi on devrait avoir une cérémonie, ni pourquoi on devrait avoir un formalisme du tout.
Cette dernière phrase suggère un mode possible de résistance à cette récente agression de la Cour Suprême. Le Membre du Congrès Steve King a déjà proposé que l’Etat, qui seul légifère en ce qui concerne le mariage civil, puisse tout simplement se retirer totalement de la question du mariage civil. Laissez les églises s’occuper de la cérémonie et des formalités pour leurs membres et que des chapelles privées de mariage fassent de même pour ceux qui désirent une cérémonie solennelle.
Pour les autres, qu’il y ait seulement l’enregistrement d’un contrat pour des raisons fiscales, et puis laissez les rédiger eux-même leur propres accords pré-contractuels pour la répartition des biens lorsque le contrat échoue. Puisque maintenant le mariage civil n’a essentiellement rien à voir avec les enfants, laissez l’Etat légiférer à leur propos de la même manière qu’il le fait pour les enfants nés en dehors des liens du mariage. L’Etat n’a plus aucune raison rationnelle pour s’impliquer dans les questions de mariage (que ferait il? Pourvoir les personnes seules pour les réconforter ainsi que le Juge Kennedy le rêve?). Nous devrions tout simplement nous retirer des questions du mariage entièrement.
Alors que l’Eglise pourrait soutenir une telle fin du mariage civil après cette décision – bien que très probablement elle ne le fera pas – elle pourrait facilement se retirer des questions du mariage civil en refusant de permettre à ses prêtres de continuer à agir en tant qu’agents de l’Etat dans les questions de mariage. Ce serait une forme modérée de résistance active au gouvernement et ainsi couperait les voies légales aux groupes de pression homosexuels qui ne cessent de forcer les prêtres à célébrer de telles cérémonies sur la base qu’ils sont des agents de l’Etat. L’Eglise pourrait autoriser ses membres à célébrer une cérémonie civile après le véritable mariage à l’Eglise, ainsi que cela se fait dans d’autres pays.
L’Eglise ne peut pas rester neutre à cette agression du gouvernement et espérer raisonnablement sauver ses enfants de devenir des enfants du gouvernement. La bataille ne fait que commencer, spécialement pour l’âme des enfants. La destruction du mariage leur sera bientôt endoctrinée de façon agressive, comme aujourd’hui un relativisme moral en ce qui concerne la sexualité humaine leur est endoctriné dans les écoles du gouvernement. Nos enfants – tous les enfants – ont besoin d’un témoignage public qui leur rappelle qu’ils sont dans un environnement hostile et anti-chrétien. Il n’y a pas de temps à perdre.
Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/07/06/time-for-civil-resistance-to-civil-aggression/
A propos du Père Mark A. Pilon
Le Père Mark A Pilon prêtre du Diocèse d’Arlington, Virginie, a un doctorat de Théologie Sacrée à l’Université Santa Croce à Rome. Il est un ancien Président de Théologie Systématique au séminaire de Mount St Mary, il collaborât comme écrivain à la Triumph Magazine et il est retraité et conférencier à la Notre Dama Graduate School de la faculté de Christendom. Il écrit régulièrement sur littlemoretracts.wordpress.com