Le souvenir de Robert Masson - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le souvenir de Robert Masson

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Au milieu de tant d’événements tragiques, je suspendrai aujourd’hui ma réflexion sur l’actualité, afin de me concentrer sur un souvenir, celui du journaliste Robert Masson, qui nous a quittés, samedi en la fête de Saint Joseph. Il eut mainte fois à s’exprimer sur les ondes de Radio Notre Dame, où il se retrouvait naturellement chez lui, parce qu’il était fondamentalement d’Église. Une Église à laquelle il était attaché de toutes ses fibres et à laquelle il ne cessait de rendre témoignage. Je l’ai entendu s’exprimer là-dessus devant des auditoires frappés par sa force d’attestation. Ce n’était pas par la controverse, fût-elle la plus noble, qu’il pensait pouvoir rendre compte de sa foi, mais en rendant, en quelque sorte, sensibles la grâce d’être chrétien et le miracle de l’Évangile vécu en ce monde. Il ne fallait donc pas l’attendre là où il n’y a que déchirements et polémiques. Sans cesse, il était en recherche de lieux privilégiés où la pure charité rayonnait. Combien d’amis, de lecteurs aura-t-il amenés par exemple auprès de Jean et de Lucette Alingrin à Montjoie, pas très loin de l’abbaye de Solesmes, où ce couple admirable avait offert une famille adoptive à plus de 2000 enfants dont la plupart étaient porteurs de la trisomie 21. Il aimait aussi convier à de merveilleux colloques où s’exprimaient les voix les plus autorisées. Ainsi, chaque année, pendant longtemps, il a organisé à abbaye de Sylvanès, dans l’Aveyron, un rassemblement au moment de l’Ascension. Je garde le souvenir ébloui de la façon dont il avait célébré le millénaire de la Russie. Son œcuménisme visait toujours la rencontre par le haut. Une Irina Alberti l’y aidait, tout comme l’orthodoxe Olivier Clément ou le poète Claude Vigée, représentant singulier du judaïsme. Mais Robert Masson était de métier journaliste. Il avait toujours travaillé dans les journaux, il en avait même fondé un, qui existe toujours au sein du groupe Bayard, Panorama. Plus tard, il devait prendre la direction de France Catholique. Et c’est d’ailleurs là, qu’au milieu des années 80, il me demanderait de le rejoindre, me permettant de m’exprimer pleinement en journaliste catholique et en m’offrant une tribune privilégiée, où je tente, avec d’autres, de continuer la tradition qui était la sienne. Au moment de sa retraite, il avait pris un nouvel élan, publiant livre sur livre, aux éditions Parole et Silence de son ami Marc Larivée. La tragédie des moines de Tibhérine l’avait bouleversé, et il fut un des tout premiers à bâtir un mémorial pour ces religieux qui avaient attesté de la façon la plus gratuite et dans le don absolu leur foi au Christ. Cette foi, c’était la sienne. Cher Robert, nous ne l’oublierons jamais !

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