Le sida, une maladie comme les autres ? - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Le sida, une maladie comme les autres ?

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Une maladie très importante : 40 millions de personnes en sont atteintes et 60 millions dans 4 ans dans le monde.

En France, encore plus de 6000 nouveaux contaminés par an en 2006, chiffre de nouveau en croissance et ce principalement dans le groupe homosexuel et chez les femmes principalement originaires d’Afrique.

Aucun vaccin n’est en vue et certains spécialistes doutent qu’on en trouve un en raison du caractère mutant du virus. Au début de la pandémie beaucoup de scientifiques croyaient que la science allait trouver rapidement une parade, habitués qu’ils étaient aux succès de la science en biologie et sûrs de leur puissance.

Il y a deux étapes dans l’évolution de la maladie

1° Le virus (rétrovirus) s’installe dans les cellules et en quelque sorte dort, période de la séropositivité, puis

2° le réveil et les autoprotections du corps contre les autres maladies sont annihilées.

Les traitements ne tuent pas le virus mais l’empêchent de nuire tout en laissant le porteur généralement contaminant.

Il est possible d’éviter la transmission du sida d’une mère à son enfant en procédant à l’accouchement avec des précautions particulières et difficiles. Le succès est supérieur à 80% en Europe.

Cependant, en France, par an, le sida tue moins de monde que d’autres maladies comme les cardiovasculaires, asthme, cancer. 500 pour le sida contre 160 000 pour cancer.

C’est une maladie particulière en ce sens :

A) Q’elle touche ce qu’il y a de particulièrement important pour un homme : la transmission de la vie, parce qu’elle se communique essentiellement par l’acte sexuel.

Cet acte devient alors véhicule de mort et non de vie.

B) Qu’elle est attachée à ce qui est particulièrement puissant chez l’homme : le plaisir et le désir.

C) Qu’elle fait intervenir la liberté de l’homme, en cela que homme ou femme, s’ils le veulent, peuvent réduire ou annuler le risque de la contracter.

Pourquoi le sexe est il lieu de mélange de vie, de mort, de plaisir et de souffrance ?
Pourquoi attendre un enfant est source de grande joie et parfois angoisse profonde ?
Pourquoi l’ « Amour » est à la fois source de suprême bonheur et aussi d’esclavage ?
Pourquoi les organes sexuels origine de la vie sont associés à ceux de l’élimination des déchets du corps ?
Parce que le sexe est un lieu par excellence d’expérimentation de ce qui est propre à l’homme : la liberté de choisir le bien ou le mal.

Mais quels sont donc les moyens de ne pas avoir le Sida ?
Ils nécessitent tous une maîtrise de soi ou des événements

1° Le préservatif. C’est une première étape, mais bien insuffisante. Son efficacité quoi qu’on en dise n’est pas absolue. 80 à 90%. Ne pas oublier que selon l’association des gynécologues en 2006, 20% des avortements dus à des grossesses non désirées, proviennent d’ « accidents de préservatifs». A noter que le virus du Sida est beaucoup plus petit qu’un spermatozoïde donc beaucoup plus difficile à arrêter.

Lorsque l’on observe les précautions qu’un chirurgien prend pour mettre ses gants de caoutchouc afin d’éviter les contaminations et les conditions d’utilisation d’un préservatif on n’est pas étonné des statistiques ci-dessus.

Le préservatif s’il nécessite un exercice de volonté est plus une maîtrise des conséquences de sa sexualité, qu’une maîtrise de la sexualité elle-même.

2° La limitation du nombre de partenaires. D’après une étude statistique du Professeur Montagnier, grand spécialiste du Sida, si dans une population chacun n’avait pas plus de 5 partenaires dans sa vie il n’y aurait pas de pandémie. Ce chiffre est à rapprocher de la statistique donnant comme nombre moyen de partenaires, en une vie, dans les pays occidentaux de 10. Un petit effort et divisons le nombre de partenaires par deux et le risque de pandémie est autre. Toutefois ce raisonnement a ses limites car il ne faudrait pas qu’il y ait des groupes importants hors de ces donnés statistiques.

3° La fidélité. Si dans un couple les deux partenaires n’ont pas ou n’ont pas eu d’autres partenaires, la probabilité de la contracter par l’acte sexuel est quasi nulle Et cette fidélité est possible puisque de l’ordre de 13% des couples la vivent.

La fidélité n’a certes pas pour but de ne pas avoir le sida elle a un but beaucoup plus riche : la plénitude d’une relation d’amour par un don total (et donc exclusif à d’autres.) Mais contracter le sida est une conséquence d’une relation imparfaite et tronquée avec l’autre et d’une mauvaise utilisation de sa liberté. Ce n’est pas une punition d’un Dieu.

La probabilité de contracter le sida est proportionnelle au nombre de partenaires, toutes choses égales d’ailleurs.

Mais toutes ces voies pour éviter le sida exigent une réflexion approfondie, un effort, une maîtrise de soi, ce qui est peu compatible avec la recherche du plaisir individuel, immédiat et sans contrainte mis en valeur dans un environnement qui met surtout en valeur une vision hédoniste de la société. (Presse, télévision, etc.).

Et pourtant cette vision hédoniste est sans issue et n’apportera pas le bonheur recherché. A toujours rechercher un plaisir sans limite on est sûr de ne pas le trouver et au contraire de déboucher sur une impasse. Ce n’est pas dans le plaisir qu’on trouve l’infini et qu’on palie la finitude de l’homme.

On peut en prendre pour preuve la situation actuelle constatée chez nombre d’homosexuels séropositifs qui vivent, grâce aux trithérapies, une vie quasi normale tout en étant contaminants et qui, agacés d’avoir à se protéger, ont sciemment des rapports sans préservatifs. (Voir déclarations du président d’Act-up sur la recrudescence actuelle du sida chez les homosexuels en 2006)

Ce discours sur le bien fondé, pour un vrai bonheur, de la maîtrise de soi est applicable à bien d’autres éléments de la vie sociale, L’économie (la concussion), l’éducation, etc

On reproche à l’Eglise catholique d’avoir un regard moralisateur sur le Sida. Or elle a généré de très nombreuses organisations pour aider les malades.

Quand vous avez en face de vous un malade ou un accidenté vous commencez par le soigner ou l’aider et non par lui faire remarquer qu’il a fait de erreurs ou n’a pas respecté un stop. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas dire: « C’est dangereux de ne pas respecter un stop ».

Il est aussi justifié de dire : « Toute cette énergie que la collectivité met pour soigner ceux qui ont mal utilisé leur liberté, aurait pu être utilisé pour d’autres causes, la faim dans le monde par exemple ».

André GRUGET
22/03/09