Le sévère Guénolé - France Catholique
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Année sainte 2025 : la porte de l'espérance
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Le sévère Guénolé

Dernier fils d’une famille de saints bretons au Ve siècle, Guénolé impressionnait par sa sainteté.

3 mars

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Le pardon de Saint-Guénolé, abbaye de Landévennec, 8 mai 2006.

Le pardon de Saint-Guénolé, abbaye de Landévennec, 8 mai 2006.

© Fred de Noyelle / Godong

Dans sa vie comme dans les grâces qu’on lui demande, l’exigence de Guénolé est grande. Pour obtenir de lui quelque bienfait, il faut faire trois pèlerinages pendant trois lundis, trois mardis et trois mercredis consécutifs.

Le roi Gradlon qui régnait alors sur Ys et Quimper avait fait les frais de cette sévérité. Venu avec des cadeaux auprès de Guénolé, ce dernier le renvoie en disant : « Tes cadeaux, je n’en veux pas. Je sais ton cœur plein de férocité et de violence. Humilie-toi devant Dieu. » Le roi fut touché par une telle franchise et se convertit. Il prit Guénolé comme conseiller, mais cela n’empêcha pas sa fille, la princesse Dahud, volage notoire, de périr dans le tremblement de terre et le raz de marée de la ville d’Ys.

Guénolé est le dernier fils de sainte Alba et de saint Fragan. Sa sœur Klervie est sainte comme ses frères jumeaux Jacut et Vinoc. Sa sainteté, son intelligence et ses miracles impressionnent chacun, y compris saint Budoc à qui il a été confié à 9 ans. À 21, il veut se rendre en Irlande sur le tombeau de saint Patrick. Mais ce dernier lui apparaît en songe et lui demande de fonder un monastère en Bretagne. Guénolé se rend sur l’île de Tibidi avec quelques moines, mais revient fonder son abbaye à Landévennec. Une vie rude pour ses compagnons et pour lui. Ils déboisent, cultivent et construisent ce haut lieu monastique. Un des plus anciens de Bretagne où, aujourd’hui encore, les moines prient et travaillent. Depuis 1950, les moines de la Pierre-qui-Vire, après une résidence non loin de là à Kerbénéat depuis 1878, assurent la vie monastique dans ce site exceptionnel.

Guénolé annonce sa mort, chante la messe et l’office et s’éteint le 3 mars 532.

Miracles et coutumes
Guénolé est souvent représenté accompagné d’une oie sauvage. Cela rappelle qu’un jour, sa petite sœur Klervie se fait arracher sauvagement l’œil par une oie. Il éventre l’animal, récupère l’œil et le remet dans son orbite ! Il remet aussi d’aplomb notre pauvre oie. Depuis, il est le patron des oculistes.

Les femmes de marins bretons l’invoquent pour leurs maris absents. Les stériles frottent leur ventre sur sa statue. Il guérit aussi des maux de ventre et des névralgies.

Pensée spirituelle
« Il n’est pas possible d’accomplir aucune œuvre valable si l’orgueil, source de tous les vices, règne en maître » (Honorius de Bobbio, VIIe siècle).

Courte prière d’un moine irlandais au siècle de Guénolé
« Dieu, veuille m’éveiller du sommeil de mon indolence ! » (saint Colomban).