« Je vous encourage à poursuivre votre engagement à ouvrir les jeunes à la mission universelle, je salue les jeunes qui partent avec vous en Asie » Lettre du Pape Benoît XVI au Père Etcharren, supérieur général des Missions Etrangères de Paris.
Le service Volontariat des Missions Etrangères est la cheville ouvrière de la pastorale des jeunes de notre institut missionnaire. En moyenne, il envoie chaque année en Asie et dans l’océan Indien 140 jeunes, garçons et filles célibataires âgés de 20 à 35 ans, ainsi que quelques couples. La moyenne d’âge des volontaires est de 23 ans. En service de longue durée (une ou deux années), les garçons sont plus nombreux que les filles. Au contraire, l’effectif des filles est supérieur à celui des garçons pour les services de courte durée (quelques mois). De plus, une vingtaine de garçons participent chaque année aux camps missions organisés par le service Volontariat en juillet.
Plus d’un millier de jeunes sont partis servir en Asie et dans l’océan Indien comme volontaires MEP depuis que la Société a commencé à leur offrir cette possibilité. Mon prédécesseur, le Père Etienne Perrin, de regrettée mémoire, avait inauguré le volontariat en Asie dans le cadre de la D.C.C. (Délégation Catholique à la Coopération) à une époque où le fonctionnement de cette O.N.G. reposait essentiellement sur la participation de missionnaires représentant différents instituts et congrégations et où l’obligation faite aux jeunes Français d’effectuer le service national assurait chaque année de nombreuses candidatures.
Les temps ont changé, le service national a été supprimé, le volontariat s’est féminisé et la plupart des O.N.G. envoient surtout des jeunes filles sur le terrain. Un service Volontariat MEP donne une grande marge de manœuvre à notre institut en lui permettant d’imprimer sa marque pour le recrutement, la formation et l’envoi de ses volontaires. Un tel service est aussi une vitrine MEP dans le monde des jeunes, qui savent que les MEP envoient non seulement des prêtres mais aussi des jeunes laïcs, garçons et filles. Ils se passent le mot et s’adressent à nous directement parce qu’ils savent qu’ils seront envoyés dans une zone géographique qui les attire et qu’ils serviront non seulement pour assurer un service humanitaire mais aussi pour témoigner de leur foi, pour la vivre en Eglise avec nos frères et sœurs du bout du monde. Le stage de formation au volontariat qui réunit les futurs partants pendant une semaine est rythmé par la prière et leur donne un avant goût de ce temps fort de leur vie auquel ils se préparent.
Le volontariat, c’est non seulement un service rendu, des amitiés nouées pour la vie, un temps de découverte et de vie intense en Eglise, c’est aussi un temps de retraite pour mieux repartir dans la vie, pour reconsidérer des orientations, pour hiérarchiser des valeurs. Le volontariat, comme l’a déclaré le Pape Jean-Paul II, c’est une école de vie. Le Pape Benoît XVI, dans le message qu’il a envoyé au Père Etcharren, à l’occasion de la messe d’action de grâce célébrée le 8 juin à la cathédrale Notre- Dame de Paris, nous encourage à envoyer de nombreux jeunes volontaires : « Je vous encourage aussi à poursuivre votre engagement pour ouvrir les laïcs, particulièrement les jeunes à la mission universelle de l’Eglise, je voudrais saluer les volontaires laïcs qui, pendant un temps, partent avec vous en Asie pour vivre et témoigner de la foi, discernant parfois au cours de leurs séjours l’appel du Seigneur à poursuivre avec lui la mission d’évangélisation, en se donnant totalement à lui dans le sacerdoce. Que tous apprennent que « l’élan missionnaire appartient à la nature intime de la vie chrétienne » (Redemptoris Missio n°1). Que de nombreux jeunes découvrent la joie de servir le Christ et son Eglise, et que partout où vous êtes envoyés, vous gardiez l’audace apostolique des missionnaires qui vous ont précédés ! »
Notre institut, contrairement à la quasi-totalité des autres sociétés ou congrégations exclusivement missionnaires nées en France, ne s’est pas « internationalisé » et la quasi-totalité des séminaristes qu’il reçoit sont français (au cours de cette année universitaire, 14 Français et un Slovaque francophone sont en formation dans trois séminaires). Il est donc vital pour lui de disposer d’un tel service qui assure un lien irremplaçable avec la jeunesse catholique française !
De plus, l’Eglise de France bénéficie en retour de l’expérience vécue en mission par les jeunes volontaires MEP au plan des vocations (masculines et féminines) mais aussi du fait de l’engagement de beaucoup d’entre eux dans leurs paroisses ou au niveau diocésain en tant que laïcs. Plusieurs jeunes ingénieurs ont changé d’orientation professionnelle à leur retour. Par exemple, l’un d’eux est devenu salarié au Secours catholique suite à une expérience dans le domaine caritatif et éducatif en Malaisie. Et combien sont ceux qui regardent le travail, l’étranger, leur vie de chrétien d’une façon différente à leur retour de mission !
Oui, le volontariat est une belle école de vie et le fait que des instituts sérieux et des O.N.G. compétentes envoient des volontaires en nombre de plus en plus important doit être une source de joie. L’émulation est une très bonne chose pour toute institution, y compris pour notre Eglise, et la diversité des propositions permet le développement en profondeur des différents charismes et projets.
P. Georges Colomb, MEP