Le sens d'un succès - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le sens d’un succès

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Le succès des manifestations de samedi dernier à Paris et en province constitue un test de la mobilisation en faveur de la sauvegarde de l’institution familiale. Depuis plusieurs semaines, on avait le sentiment que les choses commençaient à bouger dans l’opinion. C’est désormais une certitude. Et c’est d’autant plus significatif qu’au sortir de l’été, on pouvait avoir un diagnostic assez pessimiste. Les choses paraissaient bouclées, le gouvernement sûr de son fait, avec des médias presque complètement acquis à ce qu’ils considéraient être un alignement nécessaire du droit sur l’évolution des mœurs. Il ne fallait pas compter non plus pour rien l’aspect compassionnel qui se voulait au service d’une catégorie considérée comme méprisée voire persécutée à travers l’histoire.

L’opinion publique a, en effet, largement intégré cet aspect victimaire dont René Girard a montré qu’il marquait l’influence du christianisme à l’encontre des mentalités archaïques. Aujourd’hui, les victimes sont reconnues, honorées, leur douleur souvent retenue par les tribunaux. L’homosexualité conduisait hier à l’exclusion et à la marginalité. Elle est devenue une affaire d’État. L’homophobie est réprimée, elle est considérée comme une infamie. Il y aurait beaucoup à dire à ce propos, car le qualificatif d’homophobe est instrumentalisé pour déconsidérer l’adversaire et souvent l’empêcher de s’exprimer librement. Mais en même temps la brutalité, l’incompréhension à l’égard de la condition homosexuelle ne sont pas admissibles. Il s’agit de quelque chose de trop délicat, de trop profond dans le domaine de la psychologie et de l’affectivité, pour être traité sur le mode de la dérision, a fortiori de la haine.

D’où l’ambiguïté du débat actuel où l’opinion, est, pour partie, prise en otage en vertu de sa réaction compassionnelle, au détriment des enjeux anthropologiques de la différence sexuelle. Il faut beaucoup de patience, de persuasion pour poser les vraies questions. Mais des progrès décisifs viennent d’être accomplis en ce sens. La parfaite maîtrise des manifestations du 17 novembre a montré comment la campagne d’explication avait marqué des points. Il faudra la poursuivre avec détermination jusqu’à la prochaine échéance, c’est-à-dire la grande manifestation nationale de janvier 2013.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 19 novembre 2012.