Le retour de la pucelle - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Le retour de la pucelle

Après deux ans d’absence, Jeanne d’Arc est de nouveau célébrée à Orléans, du 29 avril au 8 mai. En ce lendemain d’élection présidentielle, elle nous rappelle qu’une destinée commune unit les Français au-delà des oppositions politiques.
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«De l’enthousiasme ! Voilà ce que suscite Jeanne ! Les participants aux fêtes johanniques ont eu du mal à se remettre dans l’ambiance après deux années sans célébrations, en raison de l’épidémie de Covid, mais tous ont hâte de vivre désormais l’événement », confie Bénédicte Baranger, la présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc. « C’est un moment qui transcende tout le monde, qui rassemble tout le monde, au-delà de l’histoire de chacun », ajoute-t-elle. Jeanne d’Arc est fêtée depuis 1432, trois ans après avoir forcé les Anglais à lever le siège d’Orléans, dans la nuit du 7 au 8 mai 1429. Elle fit ensuite une entrée dans la ville à la tête des troupes françaises. Cette année, pour la 593e édition des fêtes johanniques, elle est incarnée par Clotilde Forgeot d’Arc, l’une des descendantes d’un frère de Jeanne d’Arc, et il s’agit comme toujours d’une jeune fille catholique pratiquante.

Message d’unité

Dans ce climat électoral, marqué par une fracturation de la société plus prégnante que jamais, quel message peut encore nous délivrer la sainte ? « Un message d’unité », confie l’abbé Jacques Olivier, auteur du Prophétisme politique et ecclésial de Jeanne d’Arc (Cerf). « Les fêtes johanniques rassemblent les autorités politiques, militaires et religieuses. Il n’y a plus beaucoup d’événements qui permettent cela, ajoute-t-il. Cependant, au-delà de l’aspect festif, le message d’unité apporté par Jeanne ne dure pas, car chacun voit en elle ce qu’il veut : une sainte ou une héroïne républicaine. » Ainsi la belle idée de la célébrer le deuxième dimanche de mai, via une fête nationale, une forme de 14 Juillet bis, n’a jamais abouti, malgré le vote d’une loi dans la foulée de sa canonisation en 1920.

Mais ce n’est pas là le seul message de la sainte. « Elle dit des choses que nous n’avons pas forcément envie d’entendre, souligne l’abbé Jacques Olivier. Elle souligne que tout pouvoir vient de Dieu et que sa finalité, pour être légitime, doit être au service de tous et du bien commun. Or, aujourd’hui, comme la dimension religieuse de la vie politique a disparu, c’est la majorité qui décide du bien ou du mal, avec un individu qui ne cherche que son bien propre. Jeanne vient rappeler que des règles venues d’en haut doivent de nouveau nous être données. » Reste à voir si ce message sera entendu, alors qu’il est de tradition que le président de la République nouvellement élu fasse le voyage à Orléans pour les fêtes johanniques.